lors de son intervention au VIIIème congrès international de la pastorale pour les gens du cirque et des parcs d'attraction, organisé à Rome du 12 au 16 décembre.
Ce congrès réunissait près de 70 personnes engagées dans la pastorale de ce secteur, dont des évêques, des prêtres, des religieux et religieuses, des laïcs, des entrepreneurs et des travailleurs du secteur ainsi que divers artistes.
« L'art et l'habilité, l'imagination et la créativité » de ces forains et de ces gens du cirque font d'eux « les prophètes d'une humanité riche de promesses et d'espérances », a expliqué Mgr Vegliò. Car, ils vivent dans un milieu où « au-delà des barrières culturelles et des séparations linguistiques, les personnes se considèrent comme des frères et des sœurs, s'acceptent dans leurs diversités ».
« C'est en cela que résident toute l'actualité et la valeur du cirque et du parc d'attraction », a-t-il ajouté soulignant que les gens du cirque et les forains, étaient des « porteurs de paix, de joie et d'une sereine détente ».
Mais si Mgr Vegliò a fait l'éloge des valeurs positives qui entourent la réalité de ces « artisans de la fête, du merveilleux, de la joie », il a néanmoins mis l'accent sur le caractère « provisoire » de leur vie, sur leur « déracinement continu des milieux et des personnes », dus à cette mobilité particulière qui les caractérise et qui fait qu'ils n'ont pas le sentiment d'appartenir à une communauté paroissiale.
Ceci se reflète, selon lui, « négativement sur la pratique religieuse, sur la fréquence de participation aux sacrements et sur les catéchèses », leur condition d'itinérants faisant néanmoins grandir en eux « le désir d'une authentique participation ecclésiale et d'une plus grande spiritualité ».
Selon le représentant du Saint-Siège, dans le monde forain et dans celui du cirque, qui manquent donc de points de référence extérieurs constants, la famille est « l'endroit privilégié pour transmettre la foi, les valeurs et les bonnes coutumes », et ainsi se révéler des « maîtres d'humanité, de solidarité et de fraternité ».
Dans un contexte où « la famille chrétienne se trouve menacée de plusieurs côtés », la famille traditionnelle, telle qu'on la voit dans les cirques et les foires, se pose en « phare », a dit Mgr Vegliò.
Quelle pastorale ?
« Étant déjà insérés dans la communauté ecclésiale grâce au baptême, a poursuivi Mgr Vegliò, les gens du cirque et des foires ont droit à une formation spirituelle par l'Eglise ».
Et là où « il n'est pas possible de se servir des canaux traditionnels de transmission de la foi, il faut chercher d'autres modes et d'autres formes », une tâche qui demande « une imagination pastorale particulière et une générosité apostolique spéciale », a-t-il dit.
Mgr Vegliò propose donc que là où « une présence constante de prêtres pour la célébration des sacrements n'est pas possible » il y ait « un service de ministres extraordinaires, de religieux et religieuses pouvant suppléer à l'accompagnement quotidien de la vie spirituelle et de la catéchèse, et pouvant aider les familles d'un cirque ou d'une foire foraine à être elles-mêmes des protagonistes de communion », vu qu'elles sont « les premières actrices de l'évangélisation, faisant fonction de 'ferment évangélique' dans leur propre cadre de vie ».
De ce point de vue-là, « le premier secours, un secours irremplaçable, peut venir de la paroisse du territoire où ces personnes viennent s'installer temporairement, qui doit faire preuve de « sensibilité » à leur égard, d' « amabilité » et de « générosité », de disponibilité « à l'écoute et aux échanges réciproques ».
Selon Mgr Vegliò, la présence des forains et des gens du cirque sur le territoire de la paroisse pourrait être également « un moment propice pour annoncer le message évangélique aux paroissiens dits « éloignés », en les invitant à une messe ou à une liturgie de la Parole célébrée sous la grande tente du cirque ou parmi les manèges ».
Roberta Sciamplicotti
zenit