Après ses catéchèses sur la prière dans l’Ancien et le Nouveau Testament, le pape a abordé, au cours de l’audience hebdomadaire de ce mercredi 26 septembre, en la salle Paul VI du Vatican, le thème de la liturgie comme « milieu privilégié dans lequel Dieu parle à chacun de nous, ici et maintenant, et attend notre réponse ».
« En relation étroite avec la Parole de Dieu, la liturgie est une source précieuse pour grandir dans la prière. Elle est le « service » du nouveau Peuple de Dieu formé grâce au Mystère pascal. À travers elle, le Christ, grand Prêtre, continue son œuvre de Salut », a expliqué le pape.
« En commençant ses travaux avec le thème de la « liturgie », le Concile Vatican II a mis en relief le primat absolu de Dieu », a-t-il ajouté.
« Le critère fondamental pour la liturgie est son orientation à Dieu, qui nous fait participer à son œuvre, dont le sommet est le Mystère de la Mort et de la Résurrection du Christ », a ajouté le pape.
Il insiste sur le lien entre la rédemption et la liturgie des sacrements : « La Rédemption du monde et de l’homme est actualisée dans l’action du Christ à travers l’Église et dans la liturgie, particulièrement dans le Sacrement de l’Eucharistie et de la Réconciliation, et les autres actes sacramentels. La liturgie est le lieu privilégié de la rencontre avec le Seigneur ».
Et de préciser : « Toute bonne célébration liturgique est une prière et un dialogue avec Dieu, caractérisé par l’harmonie entre ce que nous disons et ce que nous portons dans le cœur ».
Commentant l’expression liturgique latine qui invite à tourner le cœur vers Dieu, le pape précise : « « Sursum corda », élevons notre cœur en sortant du désordre de nos préoccupations, de nos désirs, de nos angoisses, de nos distractions. Notre cœur, notre propre intimité, doit s’ouvrir docilement à la Parole de Dieu et se recueillir dans la prière de l’Eglise, pour recevoir son orientation vers Dieu des paroles mêmes qu’il écoute et qu’il dit. Le regard de notre cœur doit se diriger vers le Seigneur qui est au milieu de nous : c’est une disposition fondamentale ».
Il précise ce qui se passe alors dans le cœur humain : « Quand nous vivons la liturgie dans cette attitude de fond, notre cœur est comme soustrait à la force de gravité qui l’attire vers le bas et il s’élève intérieurement vers le haut, vers la vérité, vers l’amour, vers Dieu. Comme le rappelle le Catéchisme de l’Eglise catholique : « La mission du Christ et de l’Esprit Saint qui, dans la Liturgie sacramentelle de l’Église, annonce, actualise et communique le Mystère du salut, se poursuit dans le cœur qui prie. Les Pères spirituels comparent parfois le cœur à un autel » (n. 2655) : altare Dei est cor nostrum. »
Le secret d’une liturgie pleinement vécue, ce n’est pas ce que le baptisé « fait » mais l’action de Dieu, précise le pape : « Nous célébrons et nous ne vivons bien la liturgie que si nous restons dans une attitude de prière, et non pas si nous voulons « faire quelque chose », nous faire voir ou agir, mais si nous orientons notre cœur vers Dieu et si nous restons dans une attitude de prière en nous unissant au mystère du Christ et au colloque du Fils avec le Père. Dieu lui-même nous apprend à prier, affirme saint Paul (cf. Rm 8, 26). Il nous a donné lui-même les paroles adéquates pour nous diriger vers lui, des paroles que nous trouvons dans le psautier, dans les grandes oraisons de la liturgie sacrée et dans la célébration eucharistique ».
« Prions le Seigneur qu’il nous rende chaque jour plus conscients du fait que la liturgie est action de Dieu et de l’homme, prière qui jaillit de l’Esprit-Saint et de nous-mêmes, entièrement tournée vers le Père, en union avec le Fils de Dieu fait homme (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 2564) », conclut le pape.
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