Homélie du patriarche Bartholomée Ier Le Conseil œcuménique des Églises (COE) a fêté les 60 ans de sa création lors d'une célébration dans la cathédrale Saint-Pierre de Genève
avec la présence de nombreux représentants et délégués des Églises. Dans son homélie, le patriarche oecuménique Bartholomée Ier de Constantinople a retracé l'histoire du COE – ses joies et ses difficultés – à la lumière de l'exhortation de Paul aux Corinthiens face à leurs divisions. Les langues du monde entier se mêlent sous les voûtes de la cathédrale Saint-Pierre, les vêtements ecclésiastiques de toutes les formes et de toutes les couleurs se croisent. Les prières en allemand, anglais, espagnol, français, font écho aux lectures bibliques en zwahili,en indonésien. Tout cela est porté par les accents ensoleillés de la chorale malgache Valihan'i Jehovah répondant aux cantiques des traditions orthodoxes ou allemandes…Le COE a célébré ses 60 ans, dimanche 17 février 2008. La diversité de ses 349 Églises membres est reflétée par la richesse et la variété des traditions liturgiques qui composent ce canevas de prières et de chants lors de la célébration officielle de cet anniversaire. Dans une cathédrale Saint-Pierre comble, les membres du COE – qui représente la plus grande palette institutionnelle d'Églises chrétiennes dans le monde – se tournent avec reconnaissance vers le 23 août 1948, où à Amsterdam fut officiellement proclamée la création de cet organisme dont les germes et les fondations remontaient au début du 20ème siècle.Mais la diversité des Églises reflète parfois les divergences et les divisions entre elles. Sa Sainteté Bartholomée Ier – reprenant le questionnement de l'apôtre Paul dans sa première épître aux Corinthiens au sujet des divisions au sein de la communauté entre ceux qui se réclament de différentes écoles de pensée – a rappelé avec vigueur que ces mêmes divisions ont été à la base de la mobilisation de quelques-uns au début du 20ème siècle, qui a donné naissance, entre autres, au COE.Bartholomée Ier, n'a pas manqué aussi de souligner les tensions qui ont pu naître au sein du COE sur ce chemin de soixante années : « La vie du Conseil fut souvent mouvementée, à cause du grand nombre de divergences de nature théologique, ecclésiologique, culturelle et morale, qui ont envenimé les relations fraternelles de ces membres ».De ce rappel du passé, le patriarche œcuménique, a lancé quelques questions sur la vision que les uns et les autres peuvent avoir de l'avenir du COE, avec au cœur la préoccupation – en écho à l'apôtre Paul – de l'unité : « Sommes-nous aujourd'hui en mesure de réaffirmer le rôle du Conseil comme un espace oecuménique privilégié? » Pour Bartholomée Ier, la réponse à cette question ne fait aucun doute : « Les liens fraternels entre Églises divisées et des ponts pour enjamber nos divisions sont plus que jamais indispensables. Ne nous décourageons pas quand des obstacles obstruent notre marche! ».
© COEAnita S. Bourdin
ROME, Mardi 19 février 2008 (ZENIT.org)