Le salut franciscain « La Paix soit avec vous ! » nous y aide, souligne le custode, « nous accompagnant vers la vérité, nous éloignant de tout ce qui avilit et rend ambiguë la signification de cette fête ».
Noël est « une fête qui semble avoir perdu son sens le plus intime et le plus vrai », explique-t-il, et nous porte donc « à nous interroger sur l'identité qu'a cet Enfant pour nous, à voir Dieu dans un enfant, à croire en un Dieu qui choisit de renfermer sa grandeur dans la petitesse de notre humanité ».
« Cette année encore, comme chaque jour depuis ce temps ancien, pour les hommes de son temps comme pour chacun d'entre nous aujourd'hui », Jésus « attend que nous lui fassions de la place, attend de naître dans notre cœur ».
L'attente
Noël, poursuit le custode, est donc un « engagement de conversion » et « fixe notre attention sur l'attente de Dieu : l'attente infinie que l'humanité Lui trouve une place dans l'histoire quotidienne, dans la vie de tous les jours, dans la solidarité simple que nous a demandée Jésus Lui-même ».
« Que Noël soit pour nous tous cette conversion du regard, cette prise de conscience que le Royaume avance, qu'il est présent, que moi, nous, tous, ensemble, nous pouvons le rendre présent ».
« L'Enfant Jésus nous libère de la peur de demeurer dans le flux quotidien de l'histoire, dans la solitude de celui qui ne sait pas donner aux autres, souligne le père Pizzaballa. Et il nous introduit dans un mouvement choral, où nous nous découvrons portés à l'amour et capables par grâce de porter ce petit bout d'histoire, unique et précieux, que le Seigneur a mis entre nos mains ».
« Répondons à l'attente de Dieu qui s'est fait Enfant afin que nous puissions aller à Lui comme si c'était Lui qui avait besoin de nous. Parce que le cœur de notre attente se trouve dans le fait de savoir que Dieu nous attend, patiemment, depuis longtemps ».
Terre Sainte
Dans son message de Noël, le custode de Terre Sainte souligne « la nécessité de regarder la création, de regarder le monde, de regarder le Moyen-Orient, « notre » Terre Sainte – Terre de Dieu et Terre des Hommes – « d'en haut », avec le regard de Dieu ».
Il demande, à ce propos, de faire nôtres, « avec trépidation et audace, avec humilité et force, avec le courage et la fantaisie du rêve qui devient réalité si nous sommes nombreux à rêver », les paroles de Benoît XVI à l'inauguration du Synode des Evêques du Moyen-Orient : « Regarder cette partie du monde dans la perspective de Dieu signifie reconnaître en elle le berceau d'un dessein universel de salut dans l'amour, un mystère de communion qui se réalise dans la liberté et demande par conséquent aux hommes une réponse ».
« A chacun la responsabilité d'accepter la proposition de Celui qui nous fait exister et renouvelle chaque jour en nous la soif d'être heureux », écrit encore le père Pizzaballa.
« Accueillis par son attente, renouvelés par son pardon et par sa grâce, hommes de la miséricorde et de la réconciliation, de la liberté et de la justice, nous serons alors capables d'écouter – parmi le bruit de notre réalité confuse – l'annonce des Anges : ‘Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur la terre aux hommes qu'Il aime' », conclut-il.
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