« Ce document est un premier pas important » : c’est ainsi que le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a défini le document conjoint entre catholiques et orthodoxes qui reconnaît au pape « la première place » parmi les patriarches, mais demande d’étudier et mieux comprendre
ses fonctions. Le document, publié le 15 novembre par la Commission mixte internationale pour le dialogue entre l’Eglise catholique et les Eglises orthodoxes, résume les conclusions de la rencontre de Ravenne, du 8 au 14 octobre. La question a été analysée par le père Lombardi dans son dernier éditorial, publié par l’hebdomadaire « Octava Dies », du Centre de télévision du Vatican, dont il est le directeur. «Un tournant historique dans le dialogue entre catholiques et orthodoxes ? », s’interroge le porte-parole du Vatican. « Des points importants sur la nature de l’Eglise ont été approfondis et il a été convenu qu’il y a conciliarité, mais également autorité à ses différents niveaux (local, régional et universel) » a-t-il répondu. « La primauté de l’Evêque de Rome était reconnue au niveau universel dès l’Antiquité, a-t-il ajouté. Mais aucun accord n’a encore été trouvé sur les prérogatives qui lui reviennent et sur les questions théologiques et bibliques qui en sont le fondement ». Ainsi, informe le père Lombardi, « dans deux ans, quand elle se réunira de nouveau, la commission étudiera le thème de la primauté de l’Evêque de Rome au cours du premier millénaire. Puis il faudra étudier le deuxième millénaire et les Conciles qui ont vu le jour après la division entre les Eglises avant d’espérer dégager un éventuel consensus sur la question ». « Un chemin long et cahoteux donc, mais un chemin ouvert sous le signe de Jean-Paul II qui en avait souhaité la mise en œuvre en 1995, avec l’Encyclique ‘Ut unum sint’, quand il avait invité les frères séparés à dialoguer sur le thème du service de l’évêque de Rome à l’Eglise universelle », explique encore le père Lombardi. « Donc, pour l’instant, pas de solutions aux problèmes historiques qui sont à la base de la séparation entre catholiques et orthodoxes, mais un premier pas, petit mais important, dans la bonne direction », a-t-il estimé. Le père Lombardi, qui est aussi directeur de Radio Vatican explique que, malheureusement, la rencontre de Ravenne a eu lieu en l’absence de représentants du patriarcat de Moscou, reflet d’une vieille tension entre Moscou et Constantinople. « Le chemin vers l’unité n’est pas qu’une question de dialogue entre catholiques et orthodoxes, mais également, et parfois plus encore, entre orthodoxes et orthodoxes, entre catholiques et catholiques », estime-t-il. « Pour tous, Jésus Christ, son mandat d’amour et sa prière, doit être le pôle d’attraction commun ‘afin que nous soyons un’. Ce n’est qu’en regardant d’abord le Christ, que nous pouvons espérer un jour arriver au bout de ce long chemin » a conclu le père Lombardi.
ROME, Lundi 19 novembre 2007 (ZENIT.org)