L'introduction met en lien « Verbum Domini » et la constitution conciliaire « Dei Verbum », puis indique comme fil directeur le « Prologue » de l'Evangile de saint Jean et invite les fidèles à « aimer toujours plus la Parole de Dieu ».
Premier volet du triptyque
Le premier volet s'intitule, comme le document, « Verbum Domini » (§§ 6-49), réparti en 2 parties : « Le Dieu qui parle » (§§ 6-28) et « L'interprétation de l'Ecriture Sainte dans l'Eglise » (§§ 29-49).
A propos de cette interprétation, Mgr Ravasi, bibliste de formation, a rappelé que celui qui lit la Bible ne la lit pas seulement avec sa raison mais aussi avec l'Esprit qui « souffle où il veut » et, rappelant la logique de « l'Incarnation », il souligne qu'il y a là le remède aux deux dangers opposés du « gnosticisme » (lecture qui serait purement rationnelle, dans le sens positiviste) et de ce qu'il appelle « la plaie du fondamentalisme » (une lecture sans rationalité, souvent promue par les sectes ou des groupes ésotériques).
Le livre de la foi
Le cardinal Ouellet a rappelé pour sa part que la Bible est « le livre de la foi », de « la foi du Peuple juif » tout d'abord (plusieurs passages du document sont consacrés justement à la lecture juive de l'Ecriture et au dialogue avec le judaïsme), et « la foi de l'Eglise », et par conséquent même pour en « accueillir la valeur scientifique », il faut avoir la foi. « Le sens exact du livre est dans la foi », et c'est « la dimension principale » qui fait « entrer dans l'essence du texte ». Contrairement à qui prétendrait que l'essence du texte serait dans une lecture « scientifique » détachée de la foi : c'est là que le texte perdrait son sens.
Cette analyse de l'interprétation de l'Ecriture souligne la nécessité de mettre encore plus en œuvre l'herméneutique du concile Vatican II qui voit dans l'Ecriture en quelque sorte comme « l'âme de la théologie », recommande de considérer toute l'Ecriture dans son ensemble, dans l'unité des deux Testaments, en lisant l'Ecriture Sainte selon ses « quatre sens », mais aussi dans le rapport vivant entre l'Ecriture et la Tradition, dans l'analogie de la foi – selon le critère du Credo – . Et cela doit avoir des conséquences sur « l'organisation des études théologiques » : ce sera l'une des tâches de la mise en œuvre du document pontifical.
Le péché de la « non-écoute »
Mais un passage original de cette première partie est consacrée à ce que Benoît XVI appelle « le péché » de la non-écoute de la Parole de Dieu (§ 26), en quelque sorte l'anti-« Shema Israël », « Ecoute Israël ». Le pape insiste au contraire sur l'exemple de la Vierge Marie comme modèle de tout baptisé pour écouter, recevoir, comprendre, aimer, faire porter du fruit à la Parole de Dieu, et sur le dialogue œcuménique.
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