Antélias, 28 Février 2006
« Le langage médiatique actuel véhicule un discours de haine et de défis tel, qu’il menace la stabilité et la paix sociale. Les médias et les décideurs politiques, sociaux et religieux, sont tous à l’origine de ce dérapage verbal. Les premiers responsables étant, à notre avis, les journalistes eux-mêmes, à qui incombe la responsabilité du choix des nouvelles et des discours à publier. Nos médias se sont transformés en des bastions opposés, situation complètement incompatible avec tout esprit responsable et constructif.
« Il suffit d’écouter les bulletins d’information des radios et des télévisions pour réaliser l’ampleur de cette déroute qui rappelle les bulletins, de bien triste mémoire, des années de guerre, à un moment où ces médias étaient les porte-parole de leurs commanditaires. Aucune allégation de liberté ou de démocratie ne peut légitimer un tel discours. Pour s’en convaincre il suffit de se référer aux bulletins du monde véritablement démocratique, où les journalistes savent s’assumer en respectant la vérité et en défendant le droit de tous au respect loin des médisances et des attaques verbales pernicieuses.
« Ceci nous porte à penser qu’une révision des licences accordées à certains médias, seraient à reconsidérer, à la lumière de cette dégradation de l’éthique professionnelle. Sachant que ces licences avaient été accordées à l’époque d’après des quotas politiques sans aucun lien avec les valeurs du métier et des garanties qui devraient en découler.
« Le discours des politiciens, vindicatif et haineux, sème le trouble et la tension au niveau de l’ensemble de la société. C’est de paix sociale et de calme qu’il s’agit de parler, car à la lumière de notre expérience passée nous savons que la parole peut se transformer en un véritable engin meurtrier, aussi destructeur aussi bien pour les esprits que pour les corps.
« Vu cet état de fait dangereux, l’UCIPLIBAN lance un appel à tous les journalistes, afin qu’ils fassent preuve de la plus grande retenue, et d’un esprit de responsabilité, pour se soumettre, ainsi que les décideurs politiques, à une auto-censure qui remette de l’ordre dans le discours politique loin des controverses stériles et dangereuses. »
Traduction: Dr. Louis Honeïné – UCIPLIBAN