Une disposition de la loi 9.504 de 1997 punit en effet d’une amende de 100 000 reais (environ 45 000 euros) tout individu ou programme qui “usent de trucage, montage ou autre moyen audio et vidéo” et qui “dégradent ou ridiculisent un candidat, un parti politique ou une coalition”.
Le double mandat du président Lula, dont les citoyens désigneront le successeur le 3 octobre prochain, a été notamment marqué par la révocation de la loi de 1967 héritée de la dictature militaire. Cette avancée majeure n’empêche malheureusement pas le recours de certains juges à la censure préventive ou les abus de procédure. Néanmoins, et à l’approche des élections générales, une révision de la loi électorale permettrait l’élimination définitive des traces juridiques des années de plomb.
Le droit à la caricature et à l’humour constitue un levier essentiel de la liberté d’expression, consacrée par la Constitution démocratique de 1988. Il occupe une place fondamentale dans l’observation de la vie politique et représente même un signe de santé démocratique. Mettre le rire à l’amende en temps de campagne est à la fois impossible et absurde.
Les humoristes et leurs soutiens rassemblés à Copacabana ont fait circuler une pétition à l’attention de Sergio Mamberti, directeur de la Fondation nationale des arts (Funarte), pour que celui-ci la transmette au ministre de la Culture, Juca Ferreira. Reporters sans frontières s’inclut à la liste des signataires.
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