Le grand Mufti de Syrie, Ahmad Badr El Din El Hassoun, a invité Benoît XVI à se rendre en Syrie à l'occasion de l'Année Saint-Paul.Lors d'une rencontre à Damas avec un groupe de journalistes participant à une visite organisée par l'Opera Romana Pellegrinaggi sur les pas de saint Paul, la plus haute autorité sunnite de la Syrie a relancé le dialogue entre chrétiens et musulmans pour la paix dans le monde.
« Ce que je voudrais dire au Saint-Père, c'est qu'en ce moment Damas est la capitale de la culture arabe et dans le même temps la capitale de l'Année Saint-Paul », ouverte par Benoît XVI le 28 juin 2008 pour célébrer le bimillénaire de la naissance de Paul de Tarse.
C'est en effet sur le chemin de Damas que saint Paul, jusqu'alors féroce persécuteur des chrétiens, se convertit, après avoir reçu une vision de Jésus qui lui dit : « Je suis Jésus que tu persécutes ».« Je serais si heureux si le Saint-Père acceptait notre invitation à visiter la Syrie cette année », a déclaré le grand Mufti.Celui-ci a également exprimé le souhait de pouvoir rencontrer le pape en privé à Rome pour préparer cette visite.
Ahmad Badr El Din El Hassoun a ajouté qu'il aimerait pouvoir répéter personnellement au pape ce qu'il a dit le 15 janvier dernier à Strasbourg, en présence des députés européens.Il avait parlé de la nécessité d'un dialogue interculturel fécond pour une coexistence pacifique entre les peuples, à partir des fondements communs des diverses religions, car « la culture de l'esprit, qu'elle soit chrétienne ou musulmane, donne à l'humanité sa dimension morale ».Il a ensuite exprimé le souhait que « le Vatican puisse participer à planter la fleur de la paix au Proche Orient ».
Le grand Mufti a ensuite plaisanté pour tenter de dédramatiser les violentes critiques suscitées par le discours tenu par le pape à l'Université de Ratisbonne en septembre 2006.« On se dispute avec sa femme mais l'amour grandit, a-t-il commenté. Au fond, entre religieux, intellectuels, il n'y a pas de dispute mais un dialogue et une discussion. Et je souhaite que le Saint-Père ait un rôle fondamental dans la paix du monde ».
Le grand Mufti a ensuite rappelé l'appel vigoureux de Jean-Paul II à ne pas construire des murs mais des ponts de dialogue, en référence au mur de division voulu par Israël.« Le Vatican a eu un rôle fondamental dans la chute du mur de Berlin – a-t-il poursuivi – et j'espère qu'il pourra jouer un rôle similaire dans la destruction du mur que l'on est en train de construire dans la terre de la paix ».
Mirko Testa
DAMAS, Jeudi 31 juillet 2008 (ZENIT.org)