pour avoir volé le feu de la vie, en l'occurrence, dans le cas du Liban, « la liberté, la démocratie et la convivialité », une formule unique permettant à ses composantes de vivre « l'unité dans la diversité » et « le partage équitable du pouvoir ».
L'assemblée a adjuré les responsables et les députés libanais « à ne pas ressembler aux faux dieux de la mythologie » et à tout faire pour empêcher que le Liban ne subisse le sort de Prométhée.
« Pour n'avoir pu résoudre les crises de nature politique, économique et sécuritaire qui le secouent, le Liban est à découvert, ont dit les évêques, il faut donc déployer tous les efforts pour protéger le pacte de vie commune libanais. Le pacte national est le socle sur lequel repose le Liban, entité et État ; tout repose sur ce pacte dont l'essence est l'unité dans la diversité et l'équité dans le partage du pouvoir. »
Acte de foi
Dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion mensuelle, tenue sous la présidence du patriarche Raï, l'assemblée a exhorté les Libanais « à renouveler leur acte de foi dans le Liban, entité et formule, et à en préserver le rôle et la mission dans son environnement et au sein de la communauté internationale ».
« Les motifs politiques et confessionnels invoqués pour expliquer le règne de la terreur qu'on cherche à imposer au moyen de voitures piégées, de l'instabilité itinérante et des agressions diverses placent les Libanais tous ensemble devant la responsabilité d'empêcher que leur patrie ne se transforme en une terre brûlée, poursuit le communiqué. Il ne faut pas que la longue histoire du Liban reposant sur la civilisation de la convivialité, avec ce qu'elle a coûté comme sacrifices pour porter ses fruits de liberté, de dignité, d'entraide et de solidarité, soit compromise. »
« Le Liban vit sans gouvernement depuis neuf mois, à l'ombre d'un gouvernement démissionnaire chargé de l'expédition des affaires courantes, que les tiraillements politiques empêchent de se pencher effectivement sur les intérêts de base des Libanais », ajoute le communiqué mensuel des évêques maronites.
» Le Premier ministre désigné n'est hélas pas parvenu, tout au long de ces mois, à former un nouveau gouvernement, alors même qu'une échéance constitutionnelle, celle de l'élection d'un nouveau chef de l'État, se profile à l'horizon. Les pères adjurent donc les responsables politiques et les députés à assumer leurs devoirs et à se dépêcher de former un gouvernement qui soit à la hauteur des défis qui se présentent, et à se préparer sérieusement à élire un nouveau président dans les délais constitutionnels, de telle sorte que la continuité et la vitalité des institutions soient assurées. Cette étape de l'histoire implique que la vigilance, l'objectivité, le dialogue et le sens patriotique soient assumés à leur plus haut degré. »
Parenthèse
Dans une parenthèse purement patrimoniale, l'assemblée a par ailleurs salué la publication par l'Université de Kaslik d'une anthologie bilingue arabe-syriaque en 28 volumes de textes sources de la liturgie maronite, Beit Ghazo, remontant à 1263. Traduits par Youhanna Tabet, ces textes ont été considérés comme « un trésor théologique, liturgique, biblique, patristique et musical » des maronites.
À l'occasion de la Journée mondiale de la paix, l'Église maronite a exhorté tous ceux qui ont recours à la violence à redécouvrir, avec le Saint-Père, « dans ceux qu'ils tiennent pour leurs ennemis, des frères, et à renoncer à la violence et à se rapprocher d'eux par le dialogue, le pardon et la réconciliation ». En outre, ils ont invité les fidèles à participer massivement à la Semaine de prières pour l'unité entre les Églises (18-25 janvier).
Il y a lieu de noter que le nonce apostolique et l'aumônier du contingent italien de la Finul ont assisté à une partie de la réunion de l'assemblée. Le patriarche en a profité pour les remercier, ainsi que tous les pays membres de la Finul, pour leur précieuse et leur multiforme contribution à la préservation de la paix au Liban.