La démarche de Beyrouth est volontaire et prévoit de définir des actions prioritaires pour développer la pratique du français dans le pays.
L'atmosphère était empreinte de solennité, quoique quelque peu apprêtée. Simple timidité des principaux acteurs ou la conviction qu'un jalon important du renforcement de la langue française vient d'être posé ? Il n'en reste pas moins qu'en signant ce pacte, le Liban se trouve face à un plan d'action en bonne et due forme, assorti d'un calendrier d'exécution, d'un suivi et d'une évaluation régulière du processus et des résultats engagés. Le tout en collaboration avec l'OIF et les spécialistes de la francophonie.
Le Liban, les Seychelles et Sainte-Lucie sont les premiers pays à signer ce type de pacte. Un outil proposé par le secrétaire général de la Francophonie et entériné par le sommet de Québec (2008).
Au cours de cette cérémonie, Michel Sleiman a également reçu des mains de Abdou Diouf la médaille Senghor pour son rôle dans l'organisation des Jeux de la francophonie à Beyrouth l'année dernière.
Au cours de cette cérémonie, Michel Sleiman a également reçu des mains de Abdou Diouf la médaille Senghor pour son rôle dans l'organisation des Jeux de la francophonie à Beyrouth l'année dernière.
Mais que signifie donc ce pacte et pourquoi cette démarche nouvelle ? Proposé à Québec, il constitue en fait un outil nouveau destiné à promouvoir le français dans les pays membres de l'OIF et dans leurs échanges internationaux. Ainsi pour le Liban, ce pacte suppose de définir un certain nombre d'actions prioritaires pour développer la pratique de la langue française. Ce plan sera établi non seulement avec l'OIF, mais également avec nombre d'opérateurs de la francophonie, à savoir : l'Agence universitaire de la francophonie (AUF), TV5 Monde et l'Association internationale des maires francophones (AIMF).
Il faut savoir que le pacte repose sur une initiative volontaire et que tout pays peut se porter candidat. Dans le cas du Liban, la démarche était toute naturelle dans la mesure où le pays est membre de longue date de la francophonie. Elle démontre aussi que les autorités de Beyrouth souhaitent donner une impulsion nouvelle à leur politique en faveur de la langue française.
À partir du constat de la situation du français, dressé à partir d'une précédente mission de l'OIF (mars 2010), en concertation avec les autorités libanaises, un plan d'action cadre a pu être dégagé. Ce plan porte sur trois volets :
– L'enseignement par la restauration de la place de la langue française dans l'enseignement public, via des dispositions législatives ou réglementaires appropriées ; ce volet comporte, entre autres, un audit des filières de formation en français des professeurs, un renouvellement éventuel des outils (multimédia, technologies de l'information) ainsi que la poursuite des efforts de formation au français des fonctionnaires.
– La culture, avec notamment la poursuite du développement des Centres de lecture et d'animation culturelle (CLAC), et la pérennisation de la présence hertzienne de TV5 Monde.
– L'environnement francophone, par le développement du tourisme francophone et la généralisation de la signalisation et de l'information publique trilingues sur tous les supports (affichage, signalétique, sites Internet).
Reste à espérer que ce plan d'action ambitieux pourra être conforme au calendrier de son exécution.
– L'enseignement par la restauration de la place de la langue française dans l'enseignement public, via des dispositions législatives ou réglementaires appropriées ; ce volet comporte, entre autres, un audit des filières de formation en français des professeurs, un renouvellement éventuel des outils (multimédia, technologies de l'information) ainsi que la poursuite des efforts de formation au français des fonctionnaires.
– La culture, avec notamment la poursuite du développement des Centres de lecture et d'animation culturelle (CLAC), et la pérennisation de la présence hertzienne de TV5 Monde.
– L'environnement francophone, par le développement du tourisme francophone et la généralisation de la signalisation et de l'information publique trilingues sur tous les supports (affichage, signalétique, sites Internet).
Reste à espérer que ce plan d'action ambitieux pourra être conforme au calendrier de son exécution.
Gaby Naser / L'orient le jour