Pour le cardinal, les actes du Concile Vatican II sont des écrits incontournables du discours sur Marie, redonnant à la réflexion et à la piété mariale leur « structure christologique et trinitaire essentielle », notamment dans le chapitre 8 de la constitution dogmatique sur l’Eglise – Lumen gentium – intitulé « La bienheureuse Vierge Marie,mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l’Église».
Cinquante ans après, constate-t-il, il est possible d’évaluer « avec une objectivité sereine » la portée « historique » de ce texte qui « a développé la recherche mariale, devenue féconde de fleurs et de fruits ».
Parmi les causes qui ont contribué à la relance d’une « mariologie scientifique de haute qualité théologique », le cardinal voit « la part active du magistère pontifical ». Selon lui, les papes ont été « protagonistes » d’une « véritable renaissance mariologique ».
En l’occurrence, Paul VI a écrit deux encycliques mariales et trois exhortations apostoliques dont « personne ne peut nier l’importance » en teneur et en méthodologie, souligne le cardinal. De même, la contribution du magistère de Jean-Paul a été « d’une richesse exceptionnelle », avec ses encycliques, ses exhortations et lettres apostoliques, son cycle de catéchèses mariales, ses nombreux discours et homélies mariales. Et il reste encore à « étudier toute la contribution mariologique de Benoît XVI, avant et durant son pontificat », ajoute le cardinal.
Cette participation active « indéniable » des papes dans le domaine marial n’est pas une « expression exagérée de dévotion mariale » mais un « donné théologique qui appartient à l’essence du ministère pétrinien », insiste le cardinal, citant le cardinal Leo Scheffczyk : «“Pierre” et “Marie”, malgré leur personnalité et historicité unique, peuvent être considérés comme “principes” de la réalité de la foi catholique (…) dans leur rapport et leur orientation réciproque».
En effet, explique le cardinal Amato, le rapport entre le « principe pétrinien » et le « principe marial » peut être caractérisé comme « paternité de la génération dans le salut » et comme « maternité de la réception du salut ».
Ces dénominations « expriment une réalité » théologique, précise-t-il : dans le cas du « principe pétrinien », c’est saint Paul qui caractérise la paternité de son ministère dans la communauté en affirmant «c'est moi qui, par l'annonce de l'Évangile, vous ai fait naître à la vie du Christ Jésus.» (1 Co, 4, 15).
Dans le cas du « principe marial », c’est l’Eglise, « accueillant le salut et opérant par la force génératrice du Christ », qui est désignée avec les titres de « mère, dame, épouse ou vierge », poursuit le cardinal.
En d’autres termes, « dans le ministère apostolique on peut voir la continuation de la médiation du Christ, comme chef dans l’évènement du salut », alors qu’en Marie « on peut voit le principe de la disponibilité de l’Eglise à recevoir et à distribuer le salut ».
Non seulement ces deux réalités, « ne s’opposent pas » mais elles « se compénètrent réciproquement », souligne le cardinal. C’est pourquoi « l’Eglise entière est en même temps pétrinienne et mariale ».
Cette « interrelation réciproque » entre les deux principes exprime aussi que « l'autorité dans l’Eglise » est inséparable de « l’attitude mariale du fiat, du service fait avec humilité, dévouement, générosité, fidélité et communion étroite avec le Christ », estime le cardinal.
En outre, cette « compénétration » encourage l’Eglise à accueillir le ministère pétrinien comme une « structure nécessaire pour la transmission de la vie de grâce dans le concret de l’histoire », fait-il observer.
Finalement, conclut le cardinal, le « profond intérêt du magistère pontifical pour la question mariale » est une dimension « intrinsèque » de l’enseignement papal, amplement « fondée et manifestée dans la prière liturgique de l’Eglise ».
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