L'« évangile » de Barnabé est un ouvrage décrivant la vie de Jésus rédigé par un ou plusieurs auteurs anonymes, vraisemblablement musulmans. Les deux manuscrits les plus anciens écrits en italien et espagnol ont été datés de la fin du XVIe siècle,
mais du texte espagnol il ne subsiste qu'une copie du XVIIIe siècle. Le manuscrit italien comprend 222 chapitres, dont l'essentiel décrit le ministère de Jésus. Sous plusieurs aspects, mais non tous, il est conforme à l'idée que se font les musulmans du Nouveau Testament.
Cet « évangile » est considéré par la très grande majorité des érudits comme une fraude pieuse, grossière, tardive et pseudo-épigraphique. Cependant, quelques-uns suggèrent qu'il pourrait contenir quelques restes d'un travail apocryphe précédent, créé pour se conformer à l'islam, ou peut-être gnostique (Cirillo, Ragg), ébionite (Pines) ou diatessaronique (Joosten). Quelques érudits musulmans le considèrent comme authentique. Certaines organisations islamiques le citent pour appuyer la conception islamique de Jésus.
Cet apocryphe se nourrit profondément de la foi musulmane : antipaulinien et antitrinitaire, insistant sur le fait que Jésus serait seulement prophète et non Fils de Dieu, il cite nommément Mahomet et reprend, en son chapitre 39, la Chahadah. Par ailleurs, l'« évangile » affirme que Jésus échappa à la crucifixion en étant élevé par Dieu jusqu'au Paradis, tandis que Judas fut crucifié, sous ses traits, à sa place (docétisme).
Ces croyances, en particulier le fait que Jésus n'aurait été ni de nature divine ni crucifié, sont en conformité avec ce que professe l'islam. Cependant, d'autres passages sont en contradiction avec les croyances musulmanes : par exemple, concernant le ministère de Jésus, qu'il permit la consommation de vin et condamna la polygamie. (Source : Wikipédia)