« Le terrible attentat contre l'église syro-catholique de Bagdad, le 31 octobre dernier, est d'une férocité sans précédent » a déclaré Mgr Mikhael Al Jamil, procureur du patriarcat d'Antioche des syriens près le Saint-Siège,
Une attaque, a-t-il souligné, « contre des personnes sans défense, réunies pour prier ».
Dix jours sont passés depuis le massacre, qui a fait plus de 55 morts et une centaine de blessés. Ce même mercredi, de nombreuses maisons appartenant à des chrétiens ont également été la cible d'attentats qui ont fait 6 morts et 33 blessés, toujours dans la capitale irakienne.
« La situation dans le pays est de plus en plus difficile », a reconnu Mgr Al Jamil, et « de nombreuses personnes se voient obligées de fuir ». « Ces personnes, a-t-il précisé n'appartiennent à aucune des factions en lutte, ni ne prennent part aux conflits internes du pays, et elles n'ont aucune arme pour défendre leur vie ».
Le procureur a ensuite souhaité que l'islam « retrouve le rôle qu'il avait quand chrétiens et musulmans créèrent ensemble la civilisation arabe, et qu'il ne permette pas au terrorisme et à d'autres composantes politiques, aussi bien orientales qu'occidentales, de vider l'Orient du christianisme et de détruire cette belle image de dialogue et de coexistence islamo-chrétienne qui remonte à plusieurs siècles ».
« Les démocraties occidentales, a-t-il expliqué, n'arrivent pas à comprendre la mentalité orientale notamment la pensée politique de certains courants fanatiques de l'islam qui considèrent leurs concitoyens chrétiens comme une extension de l'occident colonialiste, voire même une continuité des croisades ».
Hélas, a-t-il ajouté, « le meilleur islam n'a pas réussi à ce jour à déplorer avec suffisamment de force ni à mettre fin à ces courants ».
« Espérons que les musulmans sauront être plus fermes pour protéger leur éthique civile et religieuse, en s'engageant à soutenir la confiance et la tranquillité de leurs frères chrétiens », a souhaité Mgr Al-Jamil.
Le prélat a demandé à l'Occident de trouver le courage « d'élever vigoureusement la voix contre tout fanatisme, toute injustice et toute violence, en défense de la coexistence des diffèrentes composantes de nos pays du Moyen-Orient et des minorités religieuses ».
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