Depuis la disparition du cardinal italien Carlo Maria Martini, archevêque émérite de Milan, le 31 août dernier, à l’âge de 85 ans, réactions et commentaires du monde catholique se poursuivent.
Dans un entretien publié par le quotidien italien Avvenire, le cardinal Camillo Ruini, Vicaire émérite du pape pour le diocèse de Rome, commente l’expression du cardinal Martini, citant en exemple le cas de Sainte Thérèse de Lisieux qui, tout près de la mort, fut elle-même tentée par un matérialisme radical.
Cette expression dit quelque chose de fort et de vrai car nous ne sommes effectivement « jamais définitivement renforcés dans notre foi », ajoute le cardinal Ruini précisant que cela ne signifie pas nier la distinction entre le « croire » et « ne pas croire », mais reconnaître qu’il y a une différence profonde – une différence qui change tout – entre « être avec Dieu » ou « être sans Dieu ».
Dans cet entretien, le cardinal Ruini est par ailleurs revenu sur les polémiques que certains ont soulevées le jour de la mort du cardinal Martini, concernant son refus de « tout acharnement thérapeutique », rappelant que l’Eglise y est elle-même opposée.
« Le cardinal Martini était un grand fils de l’Eglise ; essayer de jouer son héritage contre elle serait une opération bien minable », a-t-il dit.
Autre réaction à la mort du cardinal Martini, ces derniers jours: celle de Don Matteo Fabbri, Vicaire régional de l’Opus Dei pour l’Italie qui a fait part à l’Eglise de Milan de sa tristesse et de celle de toute la prélature pour la disparition d’un homme qui a toujours considéré, pour lui et pour tous, la Parole de Dieu comme une « lampe qui guide mes pas » , faisant preuve « d’un attachement constant et éclairé » à son égard.
Le Mouvement chrétiens des travailleurs de Milan a lui aussi présenté ses condoléances aux fidèles, rendant hommage au 23 années d’activités du cardinal Carlo Maria Martini à la tête de l’archidiocèse de Milan, pleurant la disparition d’un des « grands protagonistes de l’histoire du XXème siècle », que tout le monde connaissait comme un « grand exégète » et « grand studieux » des textes bibliques, comme « pasteur et théologien ».
Le cardinal Martini fut « la voix d’un catholicisme ouvert au renouveau conciliaire. Il a représenté une Eglise en dialogue, qui a fasciné nos frères les plus lointains. Et ce n’est pas un hasard si, à un des moments les plus difficiles de l’histoire de notre République, c’est justement à lui que les terroristes ont remis leurs armes », commente le MCL de Milan. Sa vraie force, poursuit -il, était « une prière, constante, passionnée, sincère ».
Et de conclure : « En priant, il a affronté les difficultés de sa vie de pasteur. En priant, il a gravi le calvaire de la maladie. En priant, il a affronté la mort en chrétien, attendant d’être pris dans Ses bras. Le cardinal Martini nous a appris que l’on peut vivre en frères dans une société déchristianisée, en tenant le regard fixe sur Jérusalem ».
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