A ce propos, le quotidien Granma , dans son éditorial du 12 mars, écrit : « Notre pays sera honoré d’accueillir avec grande hospitalité le Saint-Père et de lui montrer avec quel patriotisme, quelle culture et quel esprit de solidarité et d’humanisme, les Cubains ont construit leur histoire et l’unité de leur nation ».
Le journal, connu pour être l’organe officiel du Comité central du parti communiste, déclare par ailleurs : « Nous accueillerons de la même manière, avec toute l’amitié qui nous caractérise, les milliers de pèlerins qui seront avec nous durant ces journées certainement mémorables ».
Granma évoque ensuite la visite historique de Jean Paul II à Cuba, il y a 14 ans, et déclare : « Nous avions reçu le pape Jean Paul II avec les mêmes sentiments. Juste avant son départ, il a d’ailleurs parlé du « profond impact » que cette visite avait eu sur lui, et remercié de l’accueil chaleureux qui lui avait été réservé, disant qu’elle était « l’expression authentique de l’âme cubaine ».
Une âme cubaine qui montre tout son amour à celle que l’on surnomme « La Mambisa », car invoquée par les soldats « mambises » durant la guerre d’indépendance, ou la « Cachita », un diminutif affectueux du mot « charité ».
Cette dévotion à Marie, Mère du Christ, sous le vocable de la Vierge de la Charité del Cobre, sera une partie essentielle du pèlerinage de Benoît XVI sur l’île.
A ce propos, le cardinal Jaime Ortega, archevêque de la Havane, a adressé au peuple cubain un message, diffusé par la chaîne de télévision publique Cubavision, où il fait référence à la visite de Jean Paul II, disant que cette visite « a été très attendue car c’était la première fois qu’un pape visitait Cuba ».
Il fait observer que la situation spéciale du pays a fait que « le monde a fixé son attention sur cette visite », et les appréciations de l’Eglise à Rome ont été « bonnes » mais également largement « débattues », y compris par le cardinal Ratzinger, lequel a, visiblement, « recueilli tout ce qui a eu un vaste écho durant ce voyage du pape à Cuba, et les l’a gardé dans son cœur ».
Le cardinal Ortega a expliqué la raison pour laquelle Cuba a été incluse dans ce voyage: « Le pape a voulu insérer cette étape parce qu’il a toujours eu à cœur de la visiter. Il s’est maintenant présenté une occasion unique: les célébrations du 4ème centenaire de la découverte de l’image de Notre Dame de la Charité del Cobre. A Cuba, c’est une année jubilaire : les Cubains sont, cette année, en pèlerinage au sanctuaire d’El Cobre pour rendre visite à la patronne de Cuba, et le pape tenait à s’y rendre lui aussi en pèlerin. D’où sa décision d’accompagner sa visite du leitmotiv: ‘Pèlerin de la charité’ » .
L’archevêque de la Havane a ensuite ajouté : « Des milliers et des milliers de Cubains, je dirais des millions, sont allés rencontrer la Vierge. Ce n’est pas tant leur nombre qui nous a frappés, mais les signes de la religiosité de ce peuple: c’est-à-dire voir les Cubains marcher dans la rue en faisant le signe de croix ou s’agenouillant au passage de la Vierge, lever les bras durant les prières. Le pape vient donc réaffirmer les valeurs que la foi chrétienne a plantées dans notre pays ».
Notre Dame de la Charité d’El Cobre, patronne de Cuba, a été retrouvée flottant sur la mer, il y a 400 ans, par trois esclaves des mines de cuivre (d’où le nom de la statue) et ils la portèrent sur la terre ferme.
L'image mariale, qui est ensuite devenue la Mère du peuple cubain et qui a voyagé dans tout le pays au milieu de croyants et non-croyants, recevra donc ce 26 mars le Pèlerin de la Charité.
Traduction d'Isabelle Cousturié
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