C’est ce qu’affirme le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, dans une interview accordée à Intercom magazine, la revue pastorale et liturgique de la Conférence épiscopale d’Irlande.
En réfléchissant sur le Message de Benoît XVI pour la Journée mondiale des communications sociales qui a eu lieu le dimanche 5 juin, le porte-parole du Saint-Siège estime que les réalités virtuelles ne devraient jamais être superficielles.
« Quel genre d’amitié construire en ligne ? », demande-t-il. « Internet est-il un lieu où l’on peut offrir un ‘témoignage’ convaincant et crédible ou uniquement un endroit où l’on présente un profil fictif où nous ne sommes pas capables d’accepter la vérité sur nous-mêmes ? ».
« C’est une culture dans laquelle les jeunes sont profondément immergés, où ils expérimentent simultanément l’opportunité merveilleuse de nouvelles relations et les risques croissants d’isolement ou d’éloignement de la vie quotidienne », indique le P. Lombardi.
Il souligne aussi l’importance que les chrétiens réfléchissent à ces questions et ajoute que Benoît XVI, dans ses discours, évoque une approche positive de la nouvelle culture numérique.
« Le message de cette année est un appel fort pour une réflexion profonde sur la manière dont nous vivons notre expérience humaine et notre engagement chrétien dans l’ère et dans la culture d’Internet », explique-t-il.
Irlande
Dans cette même interview, le prêtre jésuite commente aussi la Lettre pastorale de Benoît XVI aux catholiques d’Irlande, qu’il décrit comme « le texte le plus complet que le pape ait écrit sur la question des abus sexuels sur mineurs de la part du clergé ».
Pour le P. Lombardi, cette Lettre publiée en mars 2010 a attiré une attention spécifique parce que c’est en Irlande que la tragédie des abus a touché le plus fortement l’Eglise. Mais, explique-t-il encore, le texte a aussi été écrit pour un public international étant donné que les abus ont concerné l’Eglise universelle.
« Même si certains passages de la Lettre sont adressés de manière plus spécifique à l’Irlande – affirme le P. Lombardi – une grande partie du document pourrait facilement se référer à d’autres pays et à d’autres situations, comme la partie tout entière consacrée aux victimes, à leurs familles, aux agresseurs et aux différents membres de la communauté ».
La question des abus « a marqué de manière dramatique et continue à marquer la vie de l’Eglise de ces dernières années », reconnaît-il.
« Cela a laissé des blessures très profondes et a provoqué de graves dégâts, surtout dans certains pays mais aussi dans toute la communauté universelle de l’Eglise ».
« Benoît XVI doit guider l’Eglise en ce temps de crise, et il le fait avec un courage et une humilité admirables, nous montrant l’exemple des attitudes évangéliques qu’il faut adopter et l’action à réaliser », déclare le P. Lombardi.
Si les catholiques d’Irlande ont peut-être été plus éprouvés par la tragédie des abus, le porte-parole du Vatican signale que « s’ils pouvaient se renouveler et se relever, s’ils pouvaient se montrer digne de leur grande tradition, ils rendraient alors un grand service à l’Eglise en Europe et dans le monde, leur offrant une expérience précieuse de pénitence véritable, de purification et de renouvellement, de renaissance de la vie communautaire où les enfants sont protégés de manière efficace et vivent avec confiance leur croissance humaine et spirituelle ».
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