Le synode, qui a duré deux semaines, a achevé ses travaux samedi sur un appel à Israël. « Les citoyens des pays du Moyen-Orient interpellent la communauté internationale, en particulier l'ONU, pour qu'elle travaille sincèrement à une solution de paix juste et définitive dans la région » qui passe par la « fin de l'occupation des différents territoires arabes » par Israël, ont déclaré les évêques. Israël ne peut pas s'appuyer sur le terme de « Terre promise » figurant dans la Bible pour « justifier le retour des juifs en Israël et l'expatriation des Palestiniens », a affirmé l'archevêque grec-melkite de Newton (États-Unis), Mgr Cyrille Salim Bustros, président de la commission pour le message de ce synode, au cours d'une conférence de presse au Vatican. Les prélats de cette région en conflit, berceau du christianisme et où les chrétiens sont menacés de disparition, ont énuméré les conséquences de l'occupation israélienne, qui touche principalement le peuple palestinien : « Le manque de liberté de mouvement, le mur de séparation et les barrières militaires, les prisonniers politiques, la démolition des maisons, la perturbation de la vie économique et sociale et les milliers de réfugiés. Avec la fin de l'occupation, « le peuple palestinien pourra avoir une patrie indépendante et souveraine et y vivre dans la dignité et la stabilité », ont-ils affirmé dans leur message, rédigé en arabe. De son côté, Israël « pourra jouir de la paix et de la sécurité au-dedans des frontières internationalement reconnues », ajoutent-ils. « La ville sainte de Jérusalem pourra obtenir le statut juste qui respectera son caractère particulier, sa sainteté et son patrimoine religieux, pour chacune des trois religions, juive, chrétienne et musulmane », disent-ils encore. Ils se sont par ailleurs déclarés « préoccupés des initiatives unilatérales qui risquent de changer la démographie et le statut » de Jérusalem, Israël ayant relancé le 15 octobre la colonisation dans la partie est de la ville par de nouveaux appels d'offres.
Les Palestiniens ont salué les appels des évêques. « Nous joignons notre voix à celle du synode dans son appel à la communauté internationale pour appuyer les valeurs universelles de la liberté, de la dignité et de la justice », a dit dans un communiqué le principal négociateur palestinien Saëb Erakat. Pour les Palestiniens, la « communauté internationale doit exercer sa responsabilité morale pour accélérer la fin de l'occupation israélienne illégale » des territoires palestiniens, a-t-il ajouté.
Israël a, de son côté, dénoncé le message du synode. « Nous exprimons notre déception devant le fait que cet important synode est devenu une tribune pour des attaques politiques contre Israël dans la plus belle tradition de la propagande arabe », a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon. « Le synode a été pris en otage par une majorité anti-israélienne », a-t-il ajouté.
Le pape dénonce les guerres, la violence et le terrorisme au M-O
Le synode pour le Moyen-Orient demande la fin de l'occupation israélienne. En clôturant officiellement hier le synode pour le Moyen-Orient, le pape Benoît XVI a déclaré dans son homélie prononcée en la basilique Saint-Pierre :
«Les conflits, les guerres, la violence et le terrorisme durent depuis trop longtemps au Moyen-Orient. La paix, qui est un don de Dieu, est également le résultat des efforts des hommes de bonne volonté, des institutions nationales et internationales, en particulier des États les plus impliqués dans la recherche d'une solution aux conflits. Il ne faut jamais se résigner à l'absence de paix. La paix est possible. La paix est urgente. La paix est la condition indispensable pour une vie digne de la personne humaine et de la société (…). Dans ce contexte, les chrétiens (…) peuvent et doivent donner leur contribution (…) devenant constructeurs de paix et apôtres de la réconciliation au bénéfice de toute la société. » Le pape a également plaidé pour la liberté religieuse, estimant : « Une autre contribution que les chrétiens peuvent apporter à la société est la promotion d'une authentique liberté religieuse et de conscience, un des droits fondamentaux que chaque État devrait toujours respecter. »
Son homélie a été précédée d'une procession solennelle dans la basilique réunissant les quelque 180 religieux en provenance du Moyen-Orient qui ont participé au synode et ont prié dans leurs langues respectives, en italien et latin, mais aussi en arabe, turc, hébreu ou farsi.
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