C’est ce qu’a affirmé le pape François lors de la messe qu’il a présidée ce matin en la chapelle de la Maison Sainte Marthe, en présence d’un groupe d’employés de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR).
L’exemple des premiers chrétiens
Selon Radio Vatican, l’homélie du pape François s’est inspirée du passage des Actes des apôtres du jour, après le martyre d’Etienne, (Ac 8, 1-8), où la première communauté chrétienne de Jérusalem, qui était auparavant « tranquille, en paix, vivant la charité mutuelle », subit « une violente persécution ».
« C’est un peu le style de vie de l’Église, a fait observer le pape : entre la paix de la charité et la persécution ». A cause de cette persécution, a-t-il poursuivi, les chrétiens fuient en Judée et en Samarie, hormis les apôtres qui restent à Jérusalem pour « faire un peu de résistance ».
Mais même « seuls, sans prêtres, sans évêques », les premiers chrétiens évangélisent, a fait observer le pape : « ils allèrent répandre partout la Bonne Nouvelle de la Parole » (Ac 8,4).
Ainsi, « ils ont laissé leur maison, ils n’ont peut-être emporté que peu d’affaires ; ils n’avaient pas de sécurité, mais ils sont allés d’un lieu à l’autre annoncer la Parole. Ils emportaient avec eux la richesse qu’ils avaient : leur foi. Cette richesse que le Seigneur leur avait donnée. Il étaient de simples fidèles, baptisés depuis à peine un an ou un peu plus, peut-être. Mais ils avaient le courage d’aller annoncer. Et on les croyait ! Et ils faisaient des miracles ! »
Pour évangéliser, le baptême suffit
Ces premiers chrétiens, a souligné le pape, avaient seulement « la force du baptême » qui « leur donnait ce courage apostolique, la force de l’Esprit ».
D’où une prise de conscience pour aujourd’hui : « Je pense à nous, qui sommes baptisés. Je me demande si nous avons cette force : Croyons-nous que le baptême suffit, qu’il est suffisant pour évangéliser ? Ou bien est-ce que nous « espérons » que le prêtre parlera…, que l’évêque parlera… Et nous ? »
Trop souvent, a déploré le pape, « la grâce du baptême est un peu enfermée, et nous, nous sommes reclus dans nos pensées, dans nos affaires. Ou parfois, nous pensons : “j’ai reçu le baptême, j’ai fait ma confirmation, ma première communion… ma carte d’identité est à jourˮ. Et maintenant, dors tranquillement : tu es chrétien. Mais où est cette force de l’Esprit qui te fait aller de l’avant ? »
L’Eglise n’est pas une baby-sitter
Si le chrétien est « fidèle à l’Esprit pour annoncer Jésus » par « sa vie, par son témoignage et par ses paroles », alors l'Eglise « devient une Église mère qui engendre des enfants », sa « fécondité maternelle » est mise en oeuvre, a estimé le pape.
« Mais quand nous ne le faisons pas, l’Église devient non pas mère, mais une Église « babysitter », qui s’occupe du petit enfant pour l’endormir. C’est une Église assoupie », a-t-il ajouté.
« Pensons à notre baptême, à la responsabilité de notre baptême », a insisté le pape : « Nous avons une grande responsabilité, nous qui sommes baptisés : annoncer le Christ, faire avancer l’Église. Être chrétien… est un don qui nous fait aller de l’avant dans l’annonce de Jésus-Christ, avec la force de l’Esprit. »
« Demandons au Seigneur la grâce de devenir des baptisés courageux et sûrs que l’Esprit que nous avons en nous, que nous avons reçu au baptême, nous pousse toujours à annoncer Jésus-Christ par notre vie, par notre témoignage et aussi par nos paroles », a conclu le pape.
Traduction d'Hélène Ginabat avec Anne Kurian
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