dans l’édito qu’il a consacré à la visite de deux jours du pape en Croatie.
« Les applaudissements insistants et interminables qui ont conclu l’homélie de Benoît XVI devant la tombe du bienheureux Stepinac dans la cathédrale de Zagreb résument bien le sens de la visite du pape en Croatie », affirme Gian Maria Vian. « Là, le président Josipovic — qui, tout en se disant non-croyant, a voulu être présent à tous les moments de la visite – et des centaines de milliers de personnes ont accueilli le pape avec affection et enthousiasme ».
Dans cet édito, le directeur de L’Osservatore Romano évoque cette « terre profondément unie à Rome » qui a vécu « des guerres et des violences » mais aussi « des dictatures opposées entre elles qui ont persécuté l’Eglise ». Dans ce contexte, affirme-t-il, « le pape a avant tout rappelé avec force que ‘la religion n’est pas une réalité à part de la société’ et qu’elle ne doit donc pas être réduite au domaine privé ».
« Mais juste après, Benoît XVI a ajouté que les religions doivent toujours se purifier : dans l’écoute de Dieu et par conséquent en sachant être une force de réconciliation et de paix », précise-t-il.
« Histoire et vérité sont donc revenues plusieurs fois dans les paroles du pape. Dans l’attention à une histoire de treize siècles que le christianisme a inspiré et vivifié, grâce à des institutions encore présentes : dans un dynamisme ‘spirituel qui devient culturel et donc social’ et qui peut offrir beaucoup à la société croate dans le domaine européen, en attente de la prochaine intégration politique souhaitée ».
Gian Maria Vian rappelle aussi l’importance de la contribution de l’Eglise « dans la formation des consciences » qui se déroule « en premier lieu dans la famille ». « Benoît XVI en a parlé aux jeunes » devant qui il a su « trouver des mots simples et qui touchent le cœur ».
Il leur a demandé de s’engager et « d’aller à contre-courant », même si cela demande « effort et sacrifice », ajoute-t-il. Face à « une sécularisation qui pousse à évincer Dieu de la vie » et qui est « particulièrement répandue en Europe », le pape a enfin souhaité « un tournant culturel » qui puisse avoir une incidence sur tout le continent européen.
Marine Soreau
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