En consacrant ce dimanche la basilique de la Sagrada Familia – Sainte Famille à Barcelone, au deuxième jour de sa visite en Espagne, le pape a lancé un appel fort : « L'Église demande des mesures économiques et sociales appropriées afin que la femme puisse trouver sa pleine réalisation à la maison et au travail, afin que l'homme et la femme qui s'unissent dans le mariage et forment une famille soient résolument soutenus par l'État, afin que soit défendue comme sacrée et inviolable la vie des enfants depuis le moment de leur conception, afin que la natalité soit stimulée, valorisée et soutenue sur le plan juridique, social et législatif ».
En présence du roi Juan Carlos et de la reine Sofia d'Espagne qui assistaient à la messe présidée par Benoît XVI, le pape a rappelé que l'Église s'opposait « à toute forme de négation de la vie humaine » et soutenait « ce qui promeut l'ordre naturel dans le cadre de l'institution familiale ».
« Les conditions de vie ont profondément changés et avec elles, on a progressé énormément dans les domaines techniques, sociaux et culturels. Nous ne pouvons pas nous contenter de ces progrès », a ajouté le pape devant les quelque 7000 personnes qui assistaient à la messe dans la basilique. L'événement a été suivi sur grand écran par près de 500 000 réunies dans les rues de Barcelone.
Dans l'homélie de la messe célébrée pour la dédicace de la Sagrada Familia, le pape a ajouté que ces progrès devaient « toujours être accompagnés des progrès moraux, comme l'attention, la protection et l'aide à la famille, puisque l'amour généreux et indissoluble d'un homme et d'une femme est le cadre efficace et le fondement de la vie humaine dans sa gestation, dans sa naissance et dans sa croissance jusqu'à son terme naturel ». « C'est seulement là où existent l'amour et la fidélité, que naît et perdure la vraie liberté », a-t-il ajouté.
Depuis 2005, l'Espagne a légalisé le mariage homosexuel. Par ailleurs, une loi dépénalisant l'avortement a été votée en février 2010 en Espagne. Entrée en vigueur en juillet dernier, elle instaure l'Interruption volontaire de grossesse (IVG), un principe jusqu'ici inexistant dans le droit espagnol.
La loi en vigueur depuis 1985 n'autorisait l'avortement qu'en cas de viol, de malformations du foetus ou de « danger pour la santé physique ou psychologique de la mère ». Désormais, les femmes en Espagne peuvent avorter jusqu'à 14 semaines de grossesse sans justification et jusqu'à 22 semaines en cas de risque pour la santé de la mère ou de malformations du fœtus.
Marine Soreau / zenit