La célébration s’est ouverte dans l’ancien couvent des Augustins où Luther fut religieux, par un chant, une prière d’ouverture et la récitation d’un Psaume lu par l’évêque évangélique, Friedrich Weber, dans la traduction allemande de Martin Luther.
Le pape a récité à son tour la Prière pour l’unité des chrétiens et le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, a lu la prière sacerdotale de Jésus « Afin que tous soient un » (Jn 17, 1.20-23).
Benoît XVI a ensuite prononcé une homélie dans laquelle il a rappelé que Jésus priait pour l’unité : « Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi » (Jn 17, 20). Jésus « se tient toujours devant le Père, intercédant pour nous, et ainsi en ce moment il se tient au milieu de nous et il veut nous attirer dans sa prière », a affirmé Benoît XVI.
Aujourd’hui, a-t-il ajouté, témoigner du Dieu vivant est « notre tâche commune ». « Notre premier service œcuménique en ce temps doit être de témoigner ensemble de la présence du Dieu vivant et par là de donner au monde la réponse dont il a besoin ».
En présence du président allemand Christian Wulff et de la chancelière Angela Merkel, le pape a aussi rappelé que « le sérieux de la foi en Dieu se manifeste dans le fait de vivre sa parole ».
« Nous vivons dans un temps où les critères de l’être homme sont devenus questionnables. L’éthique est remplacée par le calcul des conséquences. Face à cela, comme chrétiens, nous devons défendre la dignité inviolable de l’homme, de la conception à la mort – dans les questions du diagnostic préimplantatoire jusqu’à l’euthanasie », a insisté le pape.
« Sans la connaissance de Dieu, l’homme devient manipulable », a-t-il observé. « La foi en Dieu doit se concrétiser dans notre engagement commun pour l’homme. De cet engagement pour l’homme, font partie non seulement ces critères fondamentaux d’humanité, mais surtout et très concrètement l’amour que Jésus nous enseigne dans la description du jugement dernier (Mt 25) : le Dieu juge nous jugera selon la façon dont nous nous serons comportés à l’égard de ceux qui nous sont proches, à l’égard des plus petits de ses frères ».
« Ceci vaut avant tout dans le domaine de la vie personnelle de chacun » mais aussi « dans la communauté d’un peuple et d’un État, où tous doivent se prendre en charge les uns les autres » ; « pour notre continent, où nous sommes appelés à la solidarité européenne ». « Et, enfin, ceci vaut au-delà de toutes les frontières : la charité chrétienne exige aussi aujourd’hui notre engagement pour la justice dans le vaste monde ».
Le pape a enfin invité à remercier le Seigneur « pour les chemins de l’unité sur lesquels il nous a conduits et nous associer à sa prière dans une humble confiance : fais que nous devenions un, comme tu es un avec le Père, pour que le monde croie qu’il t’a envoyé (cf. Jn 17, 21) ».
Marine Soreau
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