lors de sa première rencontre avec le clergé romain, ce lundi matin 16 septembre, en la basilique Saint-Jean-du-Latran, rapporte Angelo Zema dans « Roma Sette », l’hebdomadaire du diocèse de Rome qui titre : « La Sainteté est plus forte que les scandales ».
La rencontre, qui devait être diffusée en direct, a été finalement privée, selon le désir des prêtres. Traduction de Zenit.
Une véritable réunion « de famille », comme l’a définie le cardinal vicaire, et qui s’est conclue par la remise d’un cadeau au pape : une icône réalisée par don Massimo Tellan, curé de Saint Jean Chrysostome. Une rencontre sur un ton confidentiel et direct, dans un style désormais familier, avec les salutations personnelles à des dizaines de prêtres avant de quitter la basilique Saint Jean-du-Latran.
L’évêque de Rome a répondu aux questions tous azimuts des prêtres en regardant avec lucidité les « très graves problèmes de l’Église », mais sans pessimisme. « L’Église ne croule pas. Jamais l’Église n’est allée aussi bien qu’aujourd’hui, c’est un beau moment de l’Église, il suffit de lire son histoire. Il y a tant de saints reconnus aussi par les non-chrétiens – il suffit de penser à la bienheureuse Mère Teresa – mais il y a aussi une sainteté au quotidien de tant d’hommes et de femmes, et cela donne de l’espérance. La sainteté est plus grande que les scandales ».
Le pape, qui a raconté des expériences de vie à Buenos Aires, a demandé aux prêtres de prier pour lui, à l’approche du soixantième anniversaire – le 21 septembre prochain – du jour où il a senti pour la première fois le regard de Jésus sur lui. Et c’est justement à la nécessité de revenir au « premier amour », au premier regard de Jésus, que le pape a invité les prêtres qui remplissaient la basilique : il l’a fait dans son discours d’introduction, en réponse à la lettre d’un prêtre de Rome qui lui faisait part de la « fatigue de son cœur ».
Le pape a évoqué à ce sujet ce qu’avait écrit Jean-Paul II sur la « fatigue du cœur » de Marie, dans son encyclique « Redemptoris Mater ». Mais la fatigue fait partie de la mission sacerdotale. « Quand un prêtre est en contact avec son peuple, il se fatigue ». Face à cette fatigue, a-t-il expliqué, il n’y a que la réponse de Jésus : aller avec les pauvres, annoncer l’Évangile et avancer. Même si « la prière devant le tabernacle, la proximité avec les autres prêtres et celle de l’évêque » sont bien sûr d’une grande aide. Il est bon aussi de se souvenir de moments comme le début de sa vocation, l’entrée au séminaire, l’ordination sacerdotale : « la mémoire est le sang dans la vie de l’Église ».
De nombreux thèmes émergent des cinq questions qui ont été posées et qui méritaient des réponses bien structurées. Le pape a insisté sur « l’accueil cordial » : « Il faut que les fidèles se sentent chez eux », a-t-il souligné. Mais c’est un accueil qui doit s’exercer dans la vérité, a-t-il encore précisé, au sujet des couples non mariés. « Toujours dire la vérité », sachant que « la vérité ne s’épuise pas dans une définition dogmatique » mais s’insère « dans l’amour et dans la plénitude de Dieu ». Le prêtre doit donc « accompagner ». Que l’on pense simplement aux disciples d’Emmaüs et à la manière dont « le Seigneur les a accompagnés et a réchauffé leur cœur », a-t-il rappelé.
Le pape François a ensuite invité les prêtres du clergé romain à s’engager sur « des routes courageusement créatives », citant des exemples de ce qu’il avait vécu à Buenos Aires, comme l’ouverture de certaines églises toute la journée, avec un prêtre disponible pour confesser, ou le lancement de « cours personnels » pour les couples qui ont l’intention de se marier mais qui ne peuvent suivre la préparation au mariage parce qu’ils travaillent tard. La priorité reste « les périphéries existentielles », qui sont aussi « celles des familles » dont a parlé à plusieurs reprises Benoît XVI, avec la question des personnes remariées : notre tâche est de « trouver une autre voie, dans la justice », a-t-il exhorté.
Traduction d’Hélène Ginabat
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