et avec ce mélange typique salésien, qui unit un sincère esprit d'obéissance et une grande liberté initiative et d'imagination personnelle", a déclaré le pape François lors de la cérémonie de congé de son Secrétaire d’État le cardinal Tarcisio Bertone.
Mgr Pietro Parolin, qui doit lui succéder, retarde son arrivée pour raisons de santé. Le cardinal, âgé de 79 ans, a en effet quitté ses fonctions ce 15 octobre 2013 au matin, après sept ans à la tête de la Secrétairerie d’État, au cours d'une cérémonie en présence des responsables et des officiels de la Secrétairerie. Il avait auparavant été archevêque de Gênes, et plus tôt encore, bras droit du cardinal Ratzinger à la Doctrine de la foi.
Le pape lui rend un hommage appuyé: "Et j’en arrive au second aspect que je désire souligner : l’attitude de fidélité inconditionnelle et de loyauté absolue envers Pierre, caractéristique distinctive de votre mandat comme secrétaire d’État, tant à l’égard de Benoît XVI qu’à mon égard ces derniers mois. J’ai pu le percevoir en de nombreuses occasions et je vous en suis profondément reconnaissant."
L'arrivée de son successeur, Mgr Pietro Parolin, est retardée de quelques semaines, en raison d'une « petite intervention chirurgicale », a expliqué le pape.
"Le vœu que nous formons tous est que vous puissiez continuer à bénéficier des trésors qui ont marqué votre vocation : la présence de Jésus Eucharistie, l’assistance de Notre Dame, l’amitié du pape. Les trois grands amours de don Bosco : ce sont ces trois-là", a aussi déclaré le pape François au cardinal Bertone, faisant allusion au songe de don Bosco dans un jardin de roses, aux épines blessantes.
A. K.
Discours du pape François
Chers amis, bonjour !
Nous sommes réunis pour remercier le cardinal Tarcisio Bertone, qui aujourd'hui quitte la charge de Secrétaire d’État, et pour souhaiter la bienvenue à Mgr Parolin, mais ce sera une bienvenue “in absentia”, car il prendra possession de sa nouvelle fonction dans quelques semaines, en raison d'une petite intervention chirurgicale à laquelle il a dû se soumettre.
1. En ce moment je voudrais partager avec vous tous un sentiment de gratitude. Cher cardinal Tarcisio, je pense interpréter aussi la pensée de mon bien-aimé prédécesseur Benoît XVI en vous présentant mes plus vifs remerciements pour le travail accompli en ces années. Je vois en vous d'abord le fils de don Bosco. Nous sommes tous marqués par notre histoire. En pensant à votre long service de l’Église, dans l'enseignement, comme dans le ministère d'évêque diocésain et dans le travail à la Curie, jusqu'à la charge de Secrétaire d’État, il me semble que le fil rouge est constitué par la vocation sacerdotale salésienne qui vous a marqué depuis votre plus tendre enfance, et qui vous a amené à accomplir toutes les charges reçues, indistinctement, avec un profond amour de l'Eglise, une grande générosité, et avec ce mélange typique salésien, qui unit un sincère esprit d'obéissance et une grande liberté initiative et d'imagination personnelle.
2. Pour tout salésien, l’amour de l’Église s’exprime de manière toute particulière dans l’amour du successeur de Pierre. Se sentir au cœur de l’Église, précisément parce qu’on est avec le pape. Et justement parce qu’on est avec le pape, participer à l’étendue de la mission de l’Église tout entière et à l’ampleur de son dynamisme évangélisateur. Et j’en arrive au second aspect que je désire souligner : l’attitude de fidélité inconditionnelle et de loyauté absolue envers Pierre, caractéristique distinctive de votre mandat comme secrétaire d’État, tant à l’égard de Benoît XVI qu’à mon égard ces derniers mois. J’ai pu le percevoir en de nombreuses occasions et je vous en suis profondément reconnaissant.
3. Je désire enfin vous remercier aussi pour le courage et la patience avec lesquels vous avez vécu les contrariétés que vous avez dû affronter. Il y en a eu beaucoup ! Parmi les rêves que don Bosco racontait à ses jeunes, il y a celui des roses : vous en souvenez-vous? Le saint voit une tonnelle remplie de roses et il commence à se diriger à l’intérieur, suivi de beaucoup de ses disciples. Mais au fur et à mesure qu’il y pénètre, parmi les belles roses qui recouvrent toute la tonnelle, des épines très pointues poussent, blessant et provoquant de grandes douleurs. Ceux qui regardent de l’extérieur ne voient que les roses, tandis que don Bosco et ses disciples, qui marchent à l’intérieur, sentent les épines : beaucoup se découragent, mais la Vierge Marie les exhorte tous à persévérer jusqu’à ce que le saint se retrouve enfin avec les siens dans un très beau jardin. Ce songe voudrait représenter l’éducateur qui peine mais je pense qu’il peut s’appliquer aussi à n’importe quel ministère de responsabilité dans l’Église. Cher cardinal Bertone, en ce moment, j’aime penser que, même s’il y a eu des épines, la Vierge Auxiliatrice ne vous a certainement pas privé de son aide, et elle ne vous en privera pas à l’avenir : soyez-en certain ! Le vœu que nous formons tous est que vous puissiez continuer à bénéficier des trésors qui ont marqué votre vocation : la présence de Jésus Eucharistie, l’assistance de Notre Dame, l’amitié du pape. Les trois grands amours de don Bosco : ce sont ces trois-là.
Et sur ces pensées, nous souhaitons aussi, en son absence, la plus cordiale bienvenue au nouveau secrétaire, qui connaît très bien la famille de la Secrétairerie d’État ; il y a travaillé de nombreuses années, avec passion et compétence, et avec cette capacité de dialogue et cette humanité qui sont une de ses caractéristiques. En un certain sens, c’est comme un retour « à la maison ».
Je voudrais conclure en vous remerciant tous pour le service quotidien que vous rendez, souvent de façon cachée et anonyme ; c’est précieux pour mon ministère. Je vous invite tous à prier pour moi – j’en ai tellement besoin – et je voudrais que vous soyez certains de ma prière et de mon amitié, de ma proximité et de ma reconnaissance pour ce travail que vous faites. J’invoque la bénédiction du Seigneur sur vous et sur vos proches. Merci.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat et Anne Kurian