C’est ce qu’a dit le pape durant la messe qu’il a célébrée ce matin, en présence de Giovanni Amici, directeur des services généraux du Governatorat de l’Etat de la cité du Vatican, de représentants des services liés aux véhicules à moteur, et de membres du conseil d’administration de l’assistance de santé des employés au Vatican.
Lors de son homélie, rapportée par L’Osservatore Romano, le pape a invité les chrétiens à prendre « la route de la douceur évangélique » en laissant l’Esprit les régénérer à une « vie nouvelle ». Dans les relations humaines, cela se traduit par « laisser de la place à l’autre », a-t-il dit à plusieurs reprises.
« Les autres sont meilleurs que moi »
Qu’est-ce que cette "vie nouvelle" du chrétien ? Evoquant l’évangile du jour (Jn 3, 7-15), où le Christ parle à Nicodème de « renaître à une vie nouvelle », le pape a expliqué qu’elle consistait en « une nouvelle naissance » : elle est « la vie que nous avons reçue au baptême ».
Concrètement, « dans la première lecture (Ac 4, 31-37), nous avons comme une anticipation, une avant-première de ce que doit être la “vie nouvelle” », a fait observer le pape : « La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul cœur et une seule âme. Un seul cœur et une seule âme : cette unité, cette unanimité, cette harmonie des sentiments dans l'amour, l'amour mutuel. Cette pensée que “les autres sont meilleurs que moi”: c’est beau, non ? ».
D’abord le travail de l’Esprit
Cependant, a mis en garde le pape, cette vie nouvelle n’est pas « automatique » après le baptême : « Nous devons tout faire pour qu'elle se développe. Il ne s’agit pas simplement de dire : “Aujourd’hui je suis né, c’est fini, je commence de nouveau”. » Au contraire, « c’est un chemin, c’est un chemin laborieux, il faut travailler … ».
Mais, a-t-il poursuivi, « c’est aussi un chemin qui ne dépend pas seulement de nous : il dépend principalement de l’Esprit, et nous devons nous ouvrir à l’Esprit pour qu’il fasse en nous cette vie nouvelle ».
En réalité, cette vie nouvelle est donc « un travail à faire chaque jour sur le chemin de la vie », c’est « un travail qui doit être fait par l’Esprit en nous » et qui est aussi « fidélité à l’Esprit de notre part ».
Résister aux tentations contre l’unité
Contre ce travail de l’Esprit, le pape a relevé des « tentations du malin qui ne veut pas que l’Esprit Saint vienne en nous et fasse cette paix, cette douceur dans les communautés chrétiennes » : ainsi, a-t-il déploré, « il y a toujours ces luttes. La tentation de commérer, est toujours présente », même « en famille, entre amis », et en paroisse, « où les dames de la catéchèse luttent contre celles de la Caritas ».
Le pape François a invité à résister à ces tentations, à « être doux, laisser la place à l’autre » : « Il y a tant d’ennemis de la douceur, à commencer par les commérages, non ? Quand on préfère commérer, jaser sur l’autre, donner un peu des coups de bâtons à l’autre. Ce sont des choses quotidiennes qui arrivent à tous, y compris à moi ».
Le pape a fait à ce propos l’éloge du silence : il a suggéré de « rester silencieux » plutôt que de s’adonner à la critique. « Et si je dois dire quelque chose, je le dis à lui, à elle : mais pas à tout le quartier. Seulement à celui qui peut remédier à la situation ».
Ne juger personne
« Demandons la grâce de ne juger personne », a-t-il ajouté : « Ne juger personne : l'unique juge est le Seigneur ».
Pour le pape, apprendre à « ne pas jaser » dans le dos des autres est « un pas dans la vie nouvelle, mais c’est un pas quotidien ».
« Si, avec la grâce de l’Esprit, nous réussissons à ne jamais dire du mal, ce sera un grand pas en avant. Et cela nous fera du bien à tous », a-t-il conclu.
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