Benoît XVI a souhaité avec force que « les pasteurs et les fidèles du Christ » puissent rester chez eux en Orient comme des ‘concitoyens’ et non comme des ‘étrangers’. « L’Orient est à juste titre leur patrie terrestre »,
Dans son discours, le pape a rappelé l’importance de la « présence chrétienne » en Terre Sainte et au Moyen-Orient. « Je vous demande de faire tout votre possible – y compris en intéressant les autorités publiques avec lesquelles vous êtes en contact à un niveau international – pour qu’en Orient où ils sont nés, les pasteurs et les fidèles du Christ puissent demeurer non comme des ‘étrangers’ mais comme des ‘concitoyens’ (Ep 2, 19) qui témoignent de Jésus Christ, comme l’ont fait avant eux les saints du passé, fils eux-aussi des Eglises Orientales ».
« L’Orient est à juste titre leur patrie terrestre », a ajouté le pape. « C’est là qu’ils sont appelés aujourd’hui encore à promouvoir, sans faire de distinction, le bien de tous, par leur foi. Une égale dignité et une réelle liberté doivent être reconnues à toute personne qui professe cette foi, permettant ainsi une collaboration œcuménique et interreligieuse plus fructueuse ».
Durant cette assemblée, les membres de la Roaco se sont interrogés sur les mutations en cours dans les pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient. A ce sujet, plusieurs responsables sont intervenus : le patriarche copte-catholique, le cardinal Antonios Naguib, et le patriarche maronite, S.B. Béchara Boutros Raï, mais aussi le délégué apostolique à Jérusalem, Mgr Antonio Franco et le custode de Terre Sainte Mgr Pierbattista Pizzaballa.
Grâce à eux, a affirmé le pape, « les agences pourront se rendre compte des conditions concrètes dans lesquelles vivent l’Eglise et les populations dans une région de haute importance pour l’équilibre et la paix dans le monde ».
Benoît XVI a redit sa proximité « à tous ceux qui sont dans la souffrance et à ceux qui tentent de fuir désespérément, augmentant les flux migratoires parfois sans espérance ». Il a notamment souhaité une « assistance immédiate » et une « médiation » pour que « les violences cessent et que, dans le respect des droits des individus et des communautés, la paix sociale et la coexistence pacifique soient rétablies partout ».
Le pape a enfin évoqué le synode pour le Moyen-Orient, réuni au Vatican en octobre 2010 et « la violence absurde » qui, juste après cette assise, « a touché férocement des personnes innocentes dans la cathédrale syro-catholique de Bagdad et les mois suivants dans d’autres lieux ». « Cette douleur éprouvée par le Christ peut être une aide pour la croissance du bon grain et rendre les fruits encore plus féconds, s’il plaît à Dieu », a-t-il conclu.
Marine Soreau
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