Giorgio Napolitano au palais présidentiel du Quirinal. Il lui a remis un message de Benoît XVI pour les 150 ans de l'Unité italienne, dont l'anniversaire est célébré ce 17 mars.
Le pape explique que le christianisme a contribué à cette identité « grâce à l'action de l'Eglise, de ses institutions éducatives et caritatives, de son influence sur le comportement des personnes et sur les principes institutionnels, sur les relations sociales et la créativité artistique ». Il cite l'influence de saints italiens comme François d'Assise ou Catherine de Sienne.
Le pape reconnaît qu'en raison de différents facteurs « historiques complexes, politiques et culturels », le mouvement qui a conduit à cette unité, le « Risorgimento », est apparu comme « un mouvement opposé à l'Eglise, au catholicisme et à la religion ». Pourtant, fait observer le pape, des catholiques comme Gioberti, Rosmini ou Manzoni ont apporté leur « contribution » à « la formation de l'Etat unifié ».
Pour ce qui est de l'invasion des Etats pontificaux (Rome, le Latium et les Marches) qui a fait du pape un « prisonnier » au Vatican, une situation longtemps bloquée et appelée la « Question romaine », Benoît XVI réfute une idée reçue en affirmant qu'il n'y a pas eu de « conflit » au sein d'une société « caractérisée par une forte amitié entre communauté civile et communauté ecclésiale ».
Au contraire, le pape affirme que « l'identité nationale italienne s'enracine dans la tradition catholique, qui constitue le fondement le plus solide de l'unité acquise ».
Le pape rappelle par exemple « l'apport fondamental des catholiques à l'élaboration de la constitution républicaine de 1947 », et « l'engagement des catholiques dans la vie politique italienne » et leur contribution « au progrès du pays », notamment dans le cadre de l'Europe.
A propos du concordat de 1929, qui mettait fin à la « question romaine », le pape souligne qu'il garantit la « liberté » de l'Eglise et sa mission « au service du bien public ».
Il évoque aussi la révision du traité, sous le pontificat de Jean-Paul II, en 1984, comme permettant une « nouvelle phase des relations Eglise Etat en Italie ». Benoît XVI y voit une contribution à ce qu'il appelle l'élargissement de « la saine laïcité qui caractérise l'Italie et ses institutions publiques ».
Pour le pape, « deux grands principes » doivent caractériser les relations entre l'Eglise et l'Etat : « la distinction des compétences et la collaboration ».
Mais le pape souligne aussi la réciprocité : l'Eglise est à la fois « consciente de ce qu'elle apporte à la société civile » et consciente « de ce qu'elle en reçoit ».
Enfin, le pape évoque « le poids », qui est aussi un « privilège » que Rome soit le « siège du Successeur de Pierre » et le « coeur du monde catholique ».
Il fait observer que « la nation italienne a toujours répondu avec affection et solidarité en garantissant sa liberté au siège apostolique et en facilitant l'exercice du ministère spirituel que l'Evêque de Rome et Primat d'Italie exerce dans le monde ».
Le cardinal Bertone était accompagné du nonce apostolique en Italie, Mgr Giuseppe Bertello. Il n'a pas prononcé de discours. Demain, jeudi 17 mars, il participera à une séance conjointe des deux chambres pour la commémoration de l'unité italienne.
Pour sa part, la Conférence des évêques italiens (CEI) célèbrera une messe jeudi à midi, en la basilique Sainte Marie des Anges, à Rome. La liturgie eucharistique sera présidée par le cardinal Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale.
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