Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a achevé hier par Brisbane sa tournée pastorale des grandes villes australiennes et devait retourner à Sydney où il présidera le premier rassemblement de la jeunesse maronite dans le monde.
Ce rassemblement s’étalera sur trois jours et précédera les Journées mondiales de la jeunesse (15 au 20 juillet), qui se tiendront en présence du pape Benoît XVI.
Venus de Melbourne, Mgr Sfeir et sa délégation étaient arrivés hier à l’aube (heure de Beyrouth) à Brisbane, capitale de l’État de Queensland, pour une journée chargée, en compagnie des responsables de la ville et de l’État, et des représentants de la diaspora libanaise, en particulier maronite.
En soirée, le patriarche a célébré une messe en l’église Saint-Charbel de Brisbane, en présence des autorités religieuses de la ville, de représentants des autorités politiques et de nombreux fidèles d’origine libanaise.
Prenant la parole en anglais après la lecture de l’Évangile, Mgr Sfeir a dit : « Le Liban, qui vit des moments difficiles, a besoin de ses amis dans le monde, et notamment de l’Australie, pour l’aider à renforcer chez lui la démocratie, la souveraineté et la liberté de l’homme. »
Plus tard, un dîner a été donné dans un hôtel de Brisbane en l’honneur du patriarche et de sa délégation par la paroisse de l’église Saint-Charbel. S’adressant aux convives, le patriarche leur a dit : « Je voudrais vous féliciter pour les succès que vous avez obtenus dans cet environnement libre, un environnement de paix et d’amitié que vous a assuré l’Australie. Je vous félicite aussi pour le travail accompli par la colonie en vue de répandre la culture et l’identité maronites. »
« L’Australie a institué dans les dernières décennies un système pluraliste et une société très variée dans un cadre d’unité. Les Libanais s’y sont intégrés. Nous espérons que ce système inspirera le Liban et l’encouragera à tirer profit de ses qualités », a-t-il ajouté.
« Mais je peux vous assurer que les Libanais n’ont pas seulement profité de l’Australie, ce pays développé et ce système de liberté et d’opportunités. Ils contribuent eux aussi au développement de ce pays et lui sont fidèles », a-t-il souligné.
Puis le patriarche a de nouveau félicité les émigrés libanais pour avoir su conserver les traditions et les coutumes libanaises et s’est dit enchanté de voir des jeunes libano-australiens revêtir des costumes traditionnels libanais et danser la dabké.
« Mais je voudrais aussi vous prier de vous rendre de temps à autre au Liban. Peut-être que vous ne pourrez pas y rester trop longtemps, mais il ne faudrait pas que ces relations entre vous et vos proches au Liban, maintenues tout au long de l’histoire, se dissipent », a-t-il dit.
« Vous savez que le Liban souffre depuis trente ans d’un grand problème. Et cela s’accompagne d’une émigration constante. On dit que près d’un million de Libanais de toutes les communautés ont quitté le pays au cours de cette période. Mais je peux vous dire que le Liban restera quand même, par la volonté de ses fils, qui portent son patrimoine dans leurs cœurs, qu’ils soient résidents ou émigrés. Le Liban est aujourd’hui dans la gêne, mais demain ou après-demain, il sera à nouveau florissant, connaîtra la stabilité et sera entièrement souverain », a poursuivi le patriarche.
Il a achevé son allocution en remerciant Dieu de le garder en bonne santé à l’âge de 88 ans.
Auparavant dans la journée, le patriarche était l’hôte à déjeuner du consul du Liban à Brisbane, Anthony Torbey, en présence de nombreuses personnalités australiennes et de la diaspora.
L'Orient Le Jour 10.07.2008