Recevant à Bkerké plusieurs centaines d’élèves des écoles des Sœurs des Saints-Cœurs conduits par la supérieure de cette congrégation, Daniella Harrouk, le patriarche s’est dit aussi en faveur d’un « nouveau pacte social en vertu duquel il y aurait séparation entre la religion et l’État ».
« Respectons toutes les religions et vivons à nouveau dans l’égalité civique entre tous, sur la base de la seule citoyenneté, et préservons réellement le Liban », a dit le patriarche aux élèves, qui l’écoutaient attentivement.
Et d’ajouter : « Œuvrons pour consacrer la neutralité du Liban. »
Au sujet de la loi électorale, le patriarche Raï a affirmé que l’Église n’a pas encore choisi, mais il s’est prononcé pour l’abaissement à 18 ans de l’âge du vote. À son avis, le Liban se dirige vers l’adoption de la loi électorale basée sur la proportionnelle suggérée par le « rassemblement orthodoxe ».
« Il est regrettable que certains réclament l’abolition du confessionnalisme politique au paroxysme de la tension sectaire et confessionnelle », a par ailleurs affirmé le patriarche. « Le nouveau pacte national doit refléter l’essence de la formule de coexistence et du principe de la parité, a déclaré Mgr Raï. Affirmer vouloir abolir le confessionnalisme politique revient à vouloir abolir l’équilibre entre les communautés et la participation. Je ne crois pas qu’il y a une alternative à cette formule. Nous sommes pour son évolution et non pour son abolition. »
Le patriarche a lié ses positions en faveur de l’égalité civique de tous les Libanais à l’existence, dans les pays arabes, d’États reposant sur la charia islamique ou la loi religieuse juive. « Quelle place revient donc, dans ces systèmes, aux minorités ? » a-t-il lancé.