déplore toute violence en Syrie,
Le patriarche maronite a rabroué hier des journalistes qui sollicitaient son avis au sujet d’une déclaration de l’ambassadrice des États-Unis au Liban, Maura Connelly. Cette dernière avait souhaité, dans une déclaration publique, que les membres de l’Armée syrienne libre (ASL) qui pénètrent au Liban ne soient pas livrés au régime syrien.
« Je ne suis pas de près ce dossier, a répondu le patriarche Raï, et tout ce que je peux vous dire, c’est qu’en tant qu’État, nous prenons nos décisions en toute indépendance. L’État libanais sait assumer ses responsabilités, sans négliger de recourir à des consultations pour déterminer ce qu’il doit faire. Nous sommes un pays indépendant, libre et souverain, et le gouvernement prend ses décisions en fonction des intérêts du Liban. »
Le chef de l’Église maronite est accompagné dans son voyage par son vicaire général, Mgr Boulos Sayah, qui est également vicaire patriarcal pour la Jordanie, ainsi que par le P. Fadi Daou, nouvellement nommé secrétaire aux affaires interreligieuses à Bkerké, et le P. Abdo Bou Kasm, directeur du Centre catholique d’information.
Sur sa visite pastorale et sur divers sujets d’actualité, le patriarche Raï a précisé à l’intention des journalistes qu’il représentera, auprès de ses interlocuteurs, les aspirations « de tous les Libanais, et non des seuls chrétiens » d’entre eux.
« Au Liban, a-t-il enchaîné, le fait d’avoir connu la guerre a sensibilisé aux souffrances des autres. » Le patriarche a donc condamné la violence d’où qu’elle vienne, aussi bien celle des groupes qui ont pris les armes contre le régime syrien que celle dont ce régime fait usage dans sa répression. « C’est l’usage de la violence qui transformera le printemps arabe en un automne arabe », a-t-il assuré.
Au sujet de la rencontre entre le chef de l’État et le général Michel Aoun qui s’est tenue en sa présence, à Baabda, le patriarche a affirmé que « tous les sujets ont été abordés » entre les deux hommes, mais il a affirmé en gros que ce qui en a été dit dans les médias « est faux ».
Daoud Sayegh
Avant son départ, le patriarche Raï avait reçu M. Daoud Sayegh, conseiller politique de M. Saad Hariri, chef du courant du Futur, qui a transmis au patriarche un message de remerciements de M. Saad Hariri pour sa présence à la cérémonie commémorative du 14 février qui s’est tenue au BIEL.
« Nous avons parlé des sujets de l’heure au Liban et dans le monde, a affirmé M. Sayegh en quittant. Il est clair que le patriarche est fortement attaché à l’entente et l’unité entre toutes les composantes de la population, en même temps qu’il est au-dessus de toutes les querelles politiques. Il tient aux constantes nationales et au rôle traditionnel du Liban qui consiste à préserver la liberté, la démocratie, la modération et les valeurs humaines dans les rapports politiques. »