Benoît XVI a adressé une lettre au cardinal Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes et président de la Conférence épiscopale italienne (CEI, et donc nommé par le pape, c'est une exception italienne), à l'occasion de la 62e assemblée plénière qui s'est ouverte hier, 8 novembre, à Assise, à Sainte-Marie des Anges et s'achève jeudi, 11 novembre.
Citant l'exemple du poverello, le pape a fait observer que la « vie évangélique » de saint François et « sa vocation à suivre le Crucifié » découlent de sa participation à la « messe » et de sa vie « eucharistique ».
Le pape souligne que le caractère sacré de l'Eucharistie « exige que ce mystère soit célébré avec la conscience de sa grandeur, de son importance et de son efficacité pour la vie de qui veut devenir un témoin vivant de l'unique sacrifice d'amour du Christ ».
Et, en lien avec cette réflexion sur l'Eucharistie, Benoît XVI aborde l'actualité liturgique italienne avec la nouvelle traduction de la troisième édition typique du Missel Romain.
« Tout réformateur véritable agit, a souligné le pape, en obéissant à la foi. Il n'agit pas de façon arbitraire et il ne s'arroge aucune liberté à propos du rite. Il n'est pas propriétaire mais gardien du trésor institué par le Seigneur, qui nous l'a confié. L'Eglise entière est présente dans la liturgie, et adhérer à sa forme est une condition d'authenticité de ce qu'on célèbre ».
Le pape encourage la CEI à mettre en valeur la liturgie comme « source permanente de l'éducation à la vie évangélique », parce qu'elle conduit « à la rencontre avec le Christ, qui construit constamment l'Eglise et la forme à l'écoute de la Parole, à la fraternité et à la mission ».
Dans la société actuelle, le pape souligne en outre le fossé entre recherche et repère éthique : « La dimension morale a été confinée dans une vision subjective de Dieu », quand elle n'est pas tout simplement « niée et exclue de la conscience publique ».
Or, « pour changer de direction », il ne suffit pas simplement de rappeler les « valeurs » ou d'intervenir de façon fragmentée.
Ce qu'il faut, recommande le pape aux évêques italiens, c'est « un rapport personnel de fidélité » et des prises de position « claires », où la liberté même est en jeu.
C'est dans ce contexte que le pape rappelle « l'urgence éducative » – dont il a fait une priorité de son diocèse de Rome – et appelle à rappeler aux éducateurs leurs responsabilités, pour « le bien de la société » tout entière.
A commencer par la famille à qui le pape invite à « reconnaître » le « primat » pour l'éducation des enfants, un rôle qu'il faut aussi « soutenir » car « c'est dans la famille que se façonne la nature d'un peuple ».
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