Les Supérieurs généraux des Ordres mendiants se sont réunis pour réfléchir précisément à ce qu’ils peuvent apporter à l’Eglise dans le cadre de ce synode et de cette nouvelle évangélisation. A ce propos, le P. Prevost pense que « leurs charismes peuvent aujourd’hui être utiles » et méritent d’être soulignés.
Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation est intervenu à leur rencontre pour parler du rôle que les religieux peuvent avoir dans ce domaine et sur les défis qu’ils sont appelés à affronter.
Dix membres de l’Union des supérieurs généraux ont été élus pour participer au Synode, dont 5 appartiennent aux Ordres mendiants : les Ministres généraux des Frères mineurs, Frères conventuels et frères capucins, le Maitre Général des pères dominicains et le Prieur général de l’Ordre de Saint Augustin.
Les ordres mendiants ont fait leur apparition au XIIIe siècle à un moment de profond changement pour la société marquée par la renaissance des villes et la naissance des universités.
Les nouveaux Ordres religieux conservent la dimension spirituelle et contemplative propre aux Ordres monastiques, leur mode de vie et de prière, mais mettent leurs communautés au service de l’Eglise.
Le Prieur général de l’Ordre de Saint-Augustin explique : « Dans le respect de nos charismes, nous pensons comme Ordres mendiants qu’il est important de nous rencontrer pour réfléchir à certains aspects de notre vie, en particulier à la pauvreté évangélique et la fraternité qui sont pour nous, Augustins, des éléments très importants. La vie commune est un élément fondamental de notre charisme auquel s’ajoute naturellement celui du service apostolique ».
Concernant le prochain synode sur la nouvelle évangélisation et la présence des Ordres mendiants aux travaux, le P. Prevost relève qu’ils y auront une « place importante » et se dit convaincu qu’encore aujourd’hui, de par leur expérience et leur histoire, leur identité et action, ces ordres ont « beaucoup à dire et à offrir » à la communauté chrétienne, « non pas individuellement en tant que frères, prêtres ou religieux, mais en tant que communauté et fraternité ».
Ainsi, durant leur réunion, pères et frères des Ordres mendiants ont beaucoup insisté sur cette dimension communautaire, se penchant sur la théologie de leur vie religieuse et sur les défis du monde actuel qui, selon eux, à encore aujourd’hui besoin du message qu’ils peuvent offrir.
Le P. Prevost a passé en revue les trois domaines d’action où les Augustins auraient leur part à jouer dans ce processus de la nouvelle évangélisation : le service pastoral selon le charisme de saint Augustin, le dialogue entre foi et raison, le témoignage de la fraternité, toujours et quoi qu’il arrive, partout où l’Eglise a besoin.
« Pour nous Augustins, a-t-il dit, il est important de fonctionner en termes de communauté. Nous sommes des frères consacrés et nous offrons au monde le témoignage que nous rendons sous les divers aspects de notre vie. Je parle de notre engagement de foi qui naît de notre vie spirituelle, de la dimension contemplative faite de silence, d’écoute, d’ouverture à la présence de Dieu, au mystère de la présence de Dieu. »
Face à toutes ces personnes qui, aujourd’hui, ne savent plus comment entreprendre une recherche de Dieu, thème de prédilection des Augustins, le P. Prevost pense que les religieux de l’Ordre de Saint-Augustin « ont des choses à dire ».
Mais dans cette optique, a-t-il ajouté, et « toujours ouverts à la mission de l’Eglise », il est important que les religieux se trouvent aussi « là où les besoins se font le plus sentir ».
« Notre ordre n’a jamais eu qu’une seule dimension dans son apostolat. Certes, la culture, l’étude, la recherche, et l’enquête théologique son bien présentes : encore aujourd’hui beaucoup d’Augustins travaillent dans ces domaines et ils peuvent contribuer à la mission de l’Eglise dans un monde qui change rapidement. »
« Répondre aux défis du monde d’aujourd’hui dans ce domaine », est très important estime le P. Prevost : « Le pape, citant aussi saint Augustin, parle de la nécessité d’un binôme foi et raison : je pense que nous, Augustiniens, nous avons un devoir qui nous attend dans cette nouvelle ».
Le prieur général de l’Ordre de Saint-Augustin souligne un autre champ d’action : « Vivre un mode de vie communautaire qui peut être un modèle pour le monde, aujourd’hui en crise au niveau économique et au plan de la dignité des personnes ».
« En tant que communautés dites ‘internationales’, nous pouvons être une présence prophétique qui dit au monde qu’il est possible de vivre ensemble, qu’il est possible de surmonter les différences en reconnaissant la valeur des différentes cultures et indiquant la voie qu’il faut prendre pour marcher ensemble », a fait remarquer le P. Prevost, avant de conclure : « En tant qu’Ordre de Saint-Augustin, nous pouvons aussi être ‘témoignage’, et encourager d’autres à vivre en dialogue, compréhension, justice et acceptation de la dignité des personnes pour marcher ensemble vers le Royaume ».