Le pape François a tenu l'audience du mercredi place Saint-Pierre, en présence de dizaines de milliers de visiteurs. Il a poursuivi sa catéchèse sur le Credo, dans le cadre de l'Année de la foi, commentant l'article concernant le baptême.
Il a aussi invité les baptisés à connaître, chercher, la date de leur baptême de façon à fêter ce second anniversaire!
Voici notre traduction intégrale de la catéchèse donnée par le pape en italien, y compris avec les ajouts improvisés.
Catéchèse du pape François
Chers frères et sœurs,
Dans le « Je crois en Dieu », par lequel nous faisons, chaque dimanche, notre profession de foi, nous affirmons : « Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés ». C’est la seule référence explicite à un sacrement à l’intérieur du « Credo ». En effet, le baptême est la « porte » de la foi et de la vie chrétienne. Jésus ressuscité a donné à ses apôtres cette consigne : « Allez dans le monde entier, proclamez l'Evangile à toute la création.Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé » (Mc 16, 15-16). La mission de l’Église est d’évangéliser et de remettre les péchés à travers le sacrement du baptême.
Mais revenons aux paroles du Credo. On peut distinguer trois parties dans cette formule : « je reconnais », « un seul baptême » et « pour le pardon des péchés ».
1. « Je reconnais » (« je professe » en italien, ndlr). Qu’est-ce que cela veut dire ? C’est un terme solennel qui indique la grande importance de l’objet, c’est-à-dire du baptême. En effet, en prononçant ces paroles, nous affirmons notre véritable identité d’enfants de Dieu. Le baptême est en un certain sens la carte d’identité du chrétien, son acte de naissance. C’est l’acte de naissance dans l’Église. Vous connaissez tous le jour de votre naissance et vous fêtez votre anniversaire, n’est-ce pas ? Nous fêtons tous notre anniversaire. Je vous pose une question, que j’ai déjà posée d’autres fois, mais je le fais encore : qui parmi vous se souvient de la date de son baptême ? Levez la main : ils ne sont pas nombreux (et je ne pose pas la question aux évêques pour ne pas leur faire honte…). Mais nous allons faire quelque chose : aujourd’hui, en rentrant chez vous, demandez quel jour vous avez été baptisés, cherchez, parce que c’est notre second anniversaire.
Notre premier anniversaire est le jour de notre naissance à la vie et le second est celui de notre naissance dans l’Église. Vous le ferez ? C’est un devoir à faire en rentrant : chercher le jour où vous êtes né dans l’Église et remerciez le Seigneur parce que, le jour de notre baptême, il nous a ouvert la porte de son Église.
En même temps, notre foi dans la rémission des péchés est liée au baptême. Le sacrement de pénitence, ou confession, est, en fait, comme « un second baptême », qui renvoie toujours au premier pour le consolider et le renouveler. Dans ce sens-là, le jour de notre baptême est le point de départ d’un cheminement très beau, un cheminement vers Dieu qui dure toute la vie, un cheminement de conversion qui est continuellement soutenu par le sacrement de pénitence. Réfléchissez à cela : quand nous allons nous confesser de nos faiblesses, de nos péchés, nous allons demander pardon à Jésus, mais nous allons aussi renouveler notre baptême par ce pardon. Et c’est beau, c’est comme si nous fêtions le jour de notre baptême à chaque confession. C’est pour cela que la confession n’est pas une séance dans une salle de torture, mais c’est une fête.
La Confession est pour les baptisés ! Pour garder propre le vêtement blanc de notre dignité chrétienne !
2. Second élément : « un seul baptême ». Cette expression rappelle celle de saint Paul : « Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Ep 4,5). Le mot « baptême » signifie littéralement « immersion » et, en effet, ce sacrement constitue une véritable immersion spirituelle dans la mort du Christ, d’où l’on ressuscite avec lui comme des créatures nouvelles (cf. Rm 6,4). Il s’agit d’un bain de régénération et d’illumination. Régénération parce qu’il réalise cette naissance de l’eau et de l’Esprit sans laquelle personne ne peut entrer dans le Royaume des cieux (cf. Jn 3,5). Illumination parce que, à travers le baptême, la personne humaine est comblée de la grâce du Christ, « lumière véritable, qui éclaire tout homme » (Jn 1,9) et qui chasse les ténèbres du péché. C’est pourquoi, dans la cérémonie du baptême, on donne aux parents un cierge allumé, pour signifier cette illumination ; le baptême nous illumine de l’intérieur avec la lumière de Jésus. En vertu de ce don, le baptisé est appelé à devenir lui-même « lumière » – la lumière de la foi que j’ai reçue – pour ses frères, spécialement pour ceux qui sont dans les ténèbres et qui n’entrevoient aucune lueur à l’horizon de leur vie.
Essayons de nous demander : pour moi, le baptême est-il un fait du passé, isolé à une date que vous allez chercher aujourd’hui, ou une réalité vivante qui concerne mon présent, à tout moment ? Est-ce que tu te sens fort, de la force que te donne le Christ par sa mort et sa résurrection ? Ou bien est-ce que tu te sens abattu, sans force ? Le baptême donne la force et donne la lumière. Est-ce que tu te sens illuminé de cette lumière qui vient du Christ ? Est-ce que tu es un homme ou une femme de lumière ? Ou bien est-ce que tu es une personne obscure, sans la lumière de Jésus ? Il faut saisir la grâce du baptême, qui est un cadeau, et devenir lumière pour les autres.
3. Enfin, quelques mots sur le troisième élément : « pour la rémission des péchés ». Dans le sacrement du baptême, tous les péchés sont remis, le péché originel et tous les péchés personnels, ainsi que toutes les peines liées au péché. Le baptême ouvre la porte à une nouvelle vie réelle qui n’est pas oppressée par le poids d’un passé négatif mais qui goûte déjà la beauté et la bonté du Royaume des cieux. C’est une intervention puissante de la miséricorde de Dieu dans notre vie, pour nous sauver. Mais cette intervention salvifique ne supprime pas la faiblesse de notre nature humaine – nous sommes tous faibles et nous sommes tous pécheurs – ; et ne nous enlève pas notre responsabilité de demander pardon chaque fois que nous nous trompons !
Je ne peux pas me faire baptiser plusieurs fois, mais je peux me confesser et renouveler ainsi la grâce du baptême. C’est comme si je recevais un second baptême. Le Seigneur Jésus est si bon qu’il ne se lasse jamais de nous pardonner. Même quand la porte que le baptême nous a ouverte pour entrer dans l’Église se referme un peu, à cause de nos faiblesses et de nos péchés, la confession la rouvre, précisément parce que c’est comme un second baptême qui nous pardonne tout, et nous illumine pour avancer avec la lumière du Seigneur. Avançons ainsi, joyeux, parce que la vie doit être vécue avec la joie de Jésus-Christ ; et ça, c’est une grâce du Seigneur.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat