Benoît XVI évoque la fête du saint Nom de Marie, que l'Eglise a inscrit à son calendrier le 12 septembre depuis le XVIIe siècle : le pape voit dans la Vierge Marie un secours pour une conversion authentique.
« A la Vierge Marie, dont le très saint Nom est célébré aujourd'hui dans l'Eglise, nous confions notre chemin de conversion à Dieu », a déclaré le pape au terme de son allocution, avant l'angélus de ce dimanche, à Castel Gandolfo, en présence de quelque 4000 personnes présentes dans la cour du palais pontifical d'été.
La fête du Saint-Nom de Marie avait en effet disparu du calendrier romain en 1970, mais elle a été rétablie à cette date par le pape Jean-Paul II, dans l'Editio tertia du Missel Romain, en 2002.
Benoît XVI a évoqué, ce dimanche, au terme de son allocution à l'angélus, la fête du saint Nom de Marie.
A différentes reprise, le pape Benoît XVI a évoqué cette fête spécialement. En 2007 par exemple, il mettait cette fête en relation avec celle de la Nativité de Marie (le 8 septembre) en s'adressant spécialement aux jeunes : « Samedi dernier, nous avons célébré la fête de la Nativité de la Vierge, et aujourd'hui nous commémorons son saint Nom. Que la Céleste Mère de Dieu, qui nous accompagne tout au long de l'année liturgique, vous guide, chers jeunes, sur le chemin d'une adhésion à l'Evangile toujours plus parfaite ; qu'elle vous encourage, chers malades, à accueillir avec sérénité la volonté de Dieu ; qu'elle vous soutienne, chers jeunes mariés, dans la construction quotidienne de la cohabitation familiale, qui s'inspire du style de la maison de Nazareth ».
L'histoire de cette fête liturgique est particulièrement liées à l'histoire de l'Europe. A peu près un siècle après la défaite de Lépante (1571), les Turcs voulurent passer en Europe occidentale par voie de terre en 1683. Mahomet IV avait remis l'étendard de Mahomet à Kara Mustapha au début de 1683, en lui faisant jurer de le défendre au prix de sa vie si nécessaire.
Le grand Vizir était fort de 300.000 hommes et se promettait de prendre Belgrade, Buda, Vienne, de déboucher en Italie et d'arriver à Rome, à l'autel de saint Pierre.
En août 1683, un Capucin italien et grand mystique, le bienheureux Marco d'Aviano, béatifié par Jean-Paul II, était nommé grand aumônier de toutes les armées chrétiennes.
La petite histoire voit en lui l'inventeur du « cappuccino », mais la grande histoire retient qu'il redonna courage à Vienne et réussit à convaincre le roi de Pologne de venir secourir la ville avec ses 40.000 hommes.
La ville était assiégée depuis le 14 juillet et sa reddition était une question d'heure. Le rapport de force n'était pas en faveur des troupes chrétiennes, mais Vienne se confiait à l'intercession de la Vierge et l'image de la Vierge était sur tous les étendards.
Sur le mont Kahlenberg, qui domine la ville au nord, le P. Marco d'Aviano célébra la messe, servie par le roi Jan Sobieski devant l'armée disposée en demi-cercle. Le Capucin prédit une victoire inouïe. Et au lieu de terminer en disant les paroles liturgiques : « Ite missa est », il cria : « Ioannes vinces ! » « Jan vaincra » !
Les troupes conduites par le roi de Pologne Jean III Sobieski et le duc Charles de Lorraine attaquèrent les Ottomans à l'aube du 11 septembre 1683. Un soleil splendide éclairait les deux armées dont dépendait le sort de l'Europe. Les cloches de la ville sonnaient depuis le matin. Les femmes et les enfants priaient dans les églises, implorant l'aide de la Vierge Marie. Et le soir, l'étendard du grand Vizir était tombé aux mains de Sobieski.
Le lendemain, le roi polonais fit son entrée dans la ville en liesse, et vint assister à la messe et au Te Deum en l'église de la Vierge de Lorette à laquelle il attribuait la victoire.
Le pape Innocent XI aussi attribuait cette victoire à l'intercession de la Vierge. C'est en ex-voto qu'il institua alors la fête en l'honneur du Saint Nom de Marie.
La fête fut étendue à toute l'Eglise le 25 novembre 1683, et la Nativité de Marie fut fixée au dimanche suivant. C'est le pape saint Pie X qui a fixé la date au 12 septembre, jour anniversaire de célébration de la victoire.
Le pèlerin de Lorette comprend ainsi que la basilique de la Sainte Maison de la Vierge Marie abrite une « chapelle polonaise » dont les fresques représentent la liesse de Vienne délivrée.
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