Condamner et sanctionner la violence
La délégation du Saint-Siège renouvelle sa ferme « condamnation » de la «discrimination et la violence contre toute personne humaine », y compris « ceux qui sont pris pour cible à cause de leurs différences de comportement sexuel ». Elle déplore des traitements « inacceptables » et « inhumains » infligés à des personnes, sur la base de « la race, la couleur, le sexe, le langage, la religion, l’opinion politique, l’origine nationale ou sociale, la pauvreté, la naissance ». Et elle appelle à la « sanction » de ces attitudes, qu’elles soient fomentées « par des individus, par des groupes sociaux et culturels, ou par l’Etat lui-même ».
Citant une lettre pastorale de 1986, signée du cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Tomasi signale que l’Eglise a toujours tenu cette position : « Il faut fermement déplorer que les personnes homosexuelles aient été et soient encore l'objet d'expressions malveillantes et de gestes violents. » Ce « manque de respect pour les autres » qui lèse les « principes élémentaires » d’une juste convivialité civile « mérite la condamnation des pasteurs de l'Eglise ».
Respecter le caractère unique du mariage
Le rapport, note l’observateur permanent, affirme « à juste titre » que le Comité des droits de l’homme n’exige pas des Etats de « permettre aux couples de même sexe de se marier ». Mais plus loin, fait observer l’archevêque, le rapport propose que les Etats aient une « obligation de garantir que les couples de même sexe non-mariés soient traités de la même façon et aient le droit aux mêmes avantages que les couples non-mariés de sexe différent ».
C'est pourquoi le Saint-Siège exprime son « inquiétude » que, sous couvert de « protection contre la discrimination et la violence infligées à cause des différences de comportement sexuels », le Conseil puisse courir le risque d’ « affaiblir » l’institution « légale » et « sacrée » du mariage « entre un homme et une femme ».
Le mariage, fait observer le porte-parole du Saint-Siège, contribue « de façon unique et essentielle au bien public » car « il modèle la façon dont hommes et femmes vivent en interdépendance et s’engagent, pour leur vie entière, à chercher le bien l’un de l’autre ». C’est pourquoi il a été protégé depuis « des temps immémoriaux dans les traditions légales, culturelles et religieuses ».
Le mariage, affirme-t-il également, offre « les meilleures conditions » pour élever les enfants : « la relation stable, aimante, d’une mère et d’un père ». Il est donc le « fondement de la famille naturelle, la cellule de base de la société ».
Par conséquent, l’archevêque italien met en garde contre une « redéfinition » du mariage à dessein « que les autres relations lui soient équivalentes – comme cela est déjà établi dans certains pays » : ce serait « dévaluer » et « affaiblir » l’institution du mariage, et par conséquent « la famille naturelle elle-même ».
Maintenir l’universalité des droits de l’homme
Si le Saint-Siège considère, en accord avec le rapport, que l’Etat a l’obligation de protéger le « droit à la vie, à la liberté et à la sécurité des personnes », il trouve cependant « trompeur » et « peu clair » de développer cette argumentation « exclusivement » au sujet des personnes « victimes de discrimination et de violence à cause de leurs différences de comportement sexuel ».
En effet, souligne Mgr Tomasi, les droits cités « doivent être universellement respectés ». « Si l’on particularise ou développe des droits spéciaux pour des groupes de personnes spéciaux, explique-t-il, on met en danger l’universalité de ces droits. » Cela crée en outre « une menace » pour « la souveraineté nationale et les institutions sociales, culturelles et religieuses qui travaillent au bien commun de tous les membres de la famille humaine ».
L’archevêque fait également part de la « préoccupation » du Saint-Siège devant les tentatives de « définir de nouvelles catégories, introduire de nouveaux termes, tels que « orientation sexuelle » et « identité de genre » qui sont « ambigus de nature » puisqu’ils n’ont pas de « définition précise » dans les instruments internationaux des droits de l’homme.
Le Saint-Siège recommande donc « avec insistance » de préserver et maintenir l’universalité des droits de l’homme. Il estime que « les graves problèmes de discrimination et violence » devraient être résolus « à l’échelle des gouvernements nationaux et locaux, de la société civile, des responsables religieux et culturels », c’est-à-dire « sur la base du principe de subsidiarité ».
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