Le prélat est intervenu le 10 juin dernier à New York au cours d’une conférence sur le Hiv/Sida (8-10 juin) à l’occasion du 30e anniversaire de la découverte du virus.
Dans son intervention, Mgr Chullikatt a rappelé que l’Eglise fournissait « plus d’un quart des soins » aux personnes touchées par le Hiv et par le Sida, ce qui explique que « les institutions sanitaires catholiques connaissent bien l’importance de l’accès aux traitements, aux soins et au soutien des millions de personnes qui sont touchées » par cette maladie.
En faisant référence aux « jeunes », l’observateur du Saint-Siège à l’Onu a invité les Etats à respecter « les responsabilités, les droits et les devoirs des parents pour offrir une orientation et un chemin adapté à leurs enfants, ce qui inclut d’avoir la responsabilité première de la croissance, du développement et de l’éducation de ses enfants ».
« Les Etats doivent reconnaître que la famille, fondée sur le mariage comme relation paritaire entre un homme et une femme, et unité fondamentale et naturelle de la société – a-t-il ajouté – est indispensable dans la lutte contre le Hiv et le Sida parce que c’est dans la famille que les enfants apprennent les valeurs morales qui les aident à vivre de manière responsable ».
Le Saint-Siège a aussi émis des réserves quant à l’utilisation des expressions « population à risque » et « population à risque élevé », parce que ces expressions « traitent les personnes comme des objets » et peuvent « susciter la fausse impression que certains types de comportements irresponsables sont en quelque sorte moralement acceptables ».
Mgr Chullikatt a également rappelé que le Saint-Siège n’approuvait pas « l’utilisation de prophylactiques comme faisant parti des programmes de prévention de l’Hiv et du Sida, ni des programmes et des cours d’éducation sexuelle ». « Les programmes de prévention ou d’éducation à la sexualité humaine devraient se concentrer non pas sur le fait de chercher à convaincre que les comportements à risque et dangereux font partie d’un style de vie acceptable, mais devraient plutôt se concentrer sur le fait d’éviter les risques, ce qui est éthiquement et empiriquement sain ».
Il a rappelé que la seule manière « sûre et complètement fiable » de « prévenir la transmission sexuelle du Hiv » résidait dans « l’abstinence avant le mariage », « le respect et la fidélité réciproques dans le mariage ».
Mgr Chullikatt s’est enfin arrêté sur la question de la prostitution, déplorant l’utilisation du terme « travailleurs du sexe », parce que « cela suscite l’impression erronée que la prostitution puisse, d’une certaine manière, être une forme légitime de travail ». « La prostitution ne peut être séparée de la question du statut et de la dignité des personnes. Les gouvernements et la société ne doivent pas accepter cette déshumanisation et cette chosification des personnes », a-t-il conclu.
Marine Soreau
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