Le Saint Suaire, « miroir » de nos souffrances, est « un signe d'espérance », a affirmé Benoît XVI devant les quelque 50 000 fidèles présents à la messe qu'il a célébrée place San Carlo à Turin, dans la matinée du 2 mai.
A l'occasion de la visite pastorale dans la ville de Turin, où il a notamment vénéré le Linceul exposé exceptionnellement du 10 avril au 23 mai, le pape a également évoqué l'amour « sans limite » et « universel » du Christ, capable de transformer « tous les obstacles ».
Benoît XVI a quitté Rome à 8h15. A son arrivée à l'aéroport de Turin, une heure plus tard, le pape a notamment été accueilli par l'archevêque de la ville, le cardinal Severino Poletto, et par une délégation d'autorités civiles. Il a ensuite rejoint la place San Carlo, où après un accueil du maire, Sergio Chiamparino et du cardinal archevêque, il a célébré la messe.
Nous voyons dans le Saint Suaire « comme dans un miroir, nos souffrances dans les souffrances du Christ », a affirmé le pape dans son homélie. « C'est justement pour cela qu'il est un signe d'espérance : le Christ a affronté la croix pour dresser une barrière contre le mal ; pour nous faire entrevoir, dans sa Pâque, l'anticipation de ce moment où pour nous, toute larme sera séchée et où la mort, le deuil, le gémissement, le souci n'existeront plus ».
S'appuyant sur le passage de l'Evangile du jour : « Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres », le pape a évoqué la « nouveauté » de ce commandement : « aimer comme Jésus a aimé ».
Il s'est donné lui-même comme « modèle » et « source d'amour », a-t-il expliqué. « Il s'agit d'un amour sans limite, universel, en mesure de transformer aussi toutes les circonstances négatives et tous les obstacles pour progresser dans l'amour ».
« Bien sûr, avec nos seules forces, nous sommes faibles et limités ». « Il y a toujours en nous une résistance à l'amour et dans notre existence, beaucoup de difficultés provoquent des divisions, du ressentiment, des rancoeurs », a reconnu le pape. « Mais le Seigneur nous a promis d'être présent dans notre vie, de nous rendre capables de cet amour généreux et total qui sait vaincre tous les obstacles ».
Et d'insister : « Si nous sommes unis au Christ, nous pouvons aimer vraiment en ce monde ». « Aimer les autres comme Jésus nous a aimés n'est possible qu'avec cette force qui nous est communiquée dans la relation avec lui, spécialement dans l'Eucharistie, où il rend présent de manière réelle son sacrifice d'amour ».
Marine Soreau