Il avait un secret : "Deux ou trois heures de prière chaque matin avant de commencer mes activités", avouait-il.
Giovanni Piamarta est né en Italie du nord, à Brescia, en 1841, à l'époque de la répression autrichienne, de la visite de l'empereur François-Joseph, des sanglantes batailles de Solferino et de San Martino, de l'entrée triomphale de Garibaldi dans la ville, du roi Victor Emmanuel II et de l'empereur Napoléon III.
C'est l'époque de la lutte pour l'unité italienne, marquée par les tensions entre l'Eglise et l'Etat et socialement par la pauvreté et les épidémies.
Le 3 décembre 1886, ce prêtre diocésain, commence son œuvre en faveur de l'éducation des jeunes garçons orphelins ou de familles pauvres (ouvrières ou agricoles) en fondant un Institut d'artisanat, comprenant bientôt 14 spécialisations, dont une imprimerie. Il en sortira plus tard la maison d'édition Queriniana et une revue La Famille agricole.
Sa spiritualité était marquée par une dévotion à la Sainte-famille de Nazareth, en accord avec cette idée force de la sanctification par le travail, qui animait son projet éducatif.
"Je mourrai au milieu de mes jeunes", avait-il dit à son évêque qui lui demandait d'abandonner son projet. A ces mots, l'évêque lui donna sa bénédiction. "Je voudrais donner ma vie, verser mon sang pour que Brescia, ma ville, soit sauvée", dit-il à une autre occasion. Il s'éteignit en 1913 à Remedello.
En 1900, il avait fondé la Congrégation de la Sainte-Famille de Nazareth, pour répondre à la demande de quelques jeunes qui désiraient demeurer avec lui, puis, avec le Mère Elise Baldo, la Congrégation des Humbles Servantes du Seigneur. Les deux congrégations se développèrent après sa mort en Italie, mais aussi en Angola, au Brésil, au Chili.
Anita Bourdin
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