Le respect dû à la dignité de toute personne et la liberté religieuse impliquent le respect des livres sacrés de tout croyant : c'est en ces termes que le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, présidé par le cardinal Jean-Louis Tauran exprime
sa « grande préoccupation » devant l'initiative d'une communauté évangélique des Etats-Unis qui invite à brûler le Coran le jour anniversaire des attentats du 11 septembre 2001.
Le Saint-Siège publie en effet ce 8 septembre la réaction du dicastère romain engagé pour le dialogue avec toutes les religions. Il rappelle la position des papes Jean-Paul II et Benoît XVI à ce sujet.
« C'est avec grande préoccupation que ce Conseil a pris acte de la proposition de brûler le Coran à l'occasion du prochain anniversaire du 11 septembre, une attaque terroriste qui a provoqué de graves dégâts matériels et de nombreuses victimes innocentes. On ne saurait opposer à de telles violences un pareil outrage au livre sacré de toute une communauté de croyants. Toute religion, ses livres sacrés, ses lieux de culte et ses symboles, a droit au respect et à la sécurité », affirme le communiqué du Conseil pontifical.
Il indique les deux raisons de ce droit : « Il s'agit du respect dû à la dignité des personnes qui y adhèrent et à leur liberté religieuse ».
Il invite tout d'abord à honorer les victimes : « La nécessité d'une réflexion que le 11 septembre impose à tous doit d'abord nous tourner vers toutes les victimes de cette horrible attaque. Elle s'accompagne de notre prière pour les défunts ».
Il rappelle la condamnation sans équivoque de toute violence : « Tout responsable religieux, tout croyant, est appelé à renouveler sa ferme condamnation de la violence, quelle que soit sa forme et plus encore si elle est accomplie au nom de la religion ».
A l'appui, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux cite l'enseignement continu des papes dans ce sens, et spécialement Jean-Paul II et Benoît XVI. Tout d'abord le discours de Jean-Paul II à l'ambassadeur du Pakistan près le Saint-Siège, du 16 décembre 1999, dans lequel il dit notamment : « Le recours à la violence au nom de la croyance religieuse est une perversion des enseignements mêmes de la plupart des religions ».
Le communiqué cite également le discours de Benoît XVI à l'ambassadeur du Maroc près le Saint-Siège du 20 février 2006, dans lequel le pape affirme que « l'intolérance et la violence ne peuvent jamais se justifier comme des réponses aux offenses, car ce ne sont pas des réponses compatibles avec les principes sacrés de la religion».