Si l'accord sur un partage du pouvoir entre le président Robert Mugabe et le chef de l'opposition Morgan Tsvangirai, signé lundi dernier, est source d'espérance pour la population du Zimbabwe, dans le pays, nourriture et médicaments font toujours cruellement défaut, déplore le père Frederick Chiromba, secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques du Zimbabwe, en soulignant les grands défis qui attendent l'Etat africain.
« La population a un grand besoin de nourriture car elle doit faire face à une mauvaise récolte et, bien entendu, à la situation économique dramatique de leur pays », souligne-t-il.
L'accord sur le partage du pouvoir a été conclu au bout d'une longue crise économique et politique qui a vu le prix des denrées alimentaires s'envoler au point de devenir inaccessible. Le taux élevé du chômage et les maigres récoltes n'ont fait qu'envenimer la situation.
« Les hôpitaux manquent de médicaments et les médecins n'ont même plus d'aspirine à donner. Il faut en outre tenir compte des quelque trois millions d'habitants du Zimbabwe, qui vivent dans les pays voisins », a dit le P. Chiromba.
La population, a-t-il ajouté, est soulagée par la signature de l'accord, mais reste traumatisée par les violences de ces deniers mois.
« L'Eglise catholique a toujours joué un rôle fondamental dans les secours à apporter au peuple et continuera à le faire, a-t-il expliqué. Nous espérons que les conditions de vie de la population pourront maintenant s'améliorer ».
La Caritas travaille au Zimbabwe depuis 1972. Ses membres fournissent directement de la nourriture à plus d'un million de personnes, tandis que les projets liés à l'organisation en touchent plus de trois millions. La Caritas privilégie les catégories plus faibles, comme les femmes, les enfants et les malades.
ROME, Vendredi 19 septembre 2008 (ZENIT.org)