Dans sa préface, le cardinal William Levada, préfet du dicastère, rappelle que le pape Paul VI avait déjà approuvé ces « Normes procédurales pour le discernement des apparitions et révélations présumées » (Normae de modo procedendi in diudicandis praesumptis apparitionibus ac revelationibus), en 1978. Jusqu’à présent, elles étaient diffusées auprès des seuls évêques et en latin.
Aujourd’hui, la Congrégation les publie officiellement en plusieurs langues (le français est à venir prochainement), les destinant aux pasteurs de l’Église catholique et « aux théologiens et aux experts » afin que « la dévotion suscitée chez les fidèles par de telles manifestations puisse porter des fruits, en pleine communion avec l’Eglise ».
Les normes officielles donnent à l’autorité ecclésiastique – le premier responsable étant l’évêque du lieu – une procédure, précisant les critères de discernement (positifs et négatifs) pour émettre un jugement sur la « vérité » et le caractère « surnaturel » des faits, dans la « vigilance » et la « prudence ».
Benoît XVI dans l’exhortation post-synodale Verbum Domini (2008), précise « l’attention convenable » à accorder à ces phénomènes surnaturels : « Jésus-Christ, rappelle le pape, est la Parole définitive de Dieu (…) qui a donné à la création et à l’histoire son sens définitif », par conséquent « aucune nouvelle révélation publique ne doit plus être attendue avant la glorieuse manifestation de notre Seigneur Jésus Christ ».
C’est pourquoi le pape recommande « d’aider les fidèles à bien distinguer la Parole de Dieu des révélations privées, dont le rôle n’est pas de ‘compléter’ la Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l’histoire”. »
D’ailleurs, poursuit-il, « le critère pour établir la vérité d’une révélation privée est son orientation vers le Christ lui-même ».
« La valeur des révélations privées est foncièrement diverse de l’unique révélation publique », précise-t-il : la révélation publique « exige notre foi » tandis qu’une révélation est « une aide pour la foi, (…) mais il n’est pas obligatoire de s’en servir ».
En ce sens, « l’approbation ecclésiastique d’une révélation privée indique essentiellement que le message ne contient rien qui s’oppose à la foi et aux bonnes mœurs ».
Une publication qui survient au moment où la Commisison mise en place par Benoît XVI en 2010 sur les apparitions présumées de Medjugorje s'approche de ses conclusions, attendues pour la fin de l'année. Elle est présidée par le cardinal italien Camillo Ruini, vicaire émérite du pape pour Rome et trois fois président de la Conférence des évêques italiens. Un Français participe aux travaux comme expert: Mgr Tony Anatrella.
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