C'est ce qu'on peut lire dans le texte de l’intervention de Mgr Joachim Kouraleyo Tarounga, évêque de Moundou au Tchad, remis aux participants du synode et donc non prononcé en salle (intervention « in scriptis »), vendredi 18 octobre.
Après avoir décrit le dur contexte de l’Eglise au Tchad, où le peuple, marqué par « un profond sentiment d’impuissance et d’insécurité », est à la merci de phénomènes tels que la sorcellerie, la divination, l’alcoolisme et les sectes, Mgr Tarounga reconnaît que « la tentation du découragement est grande ».
« Peut-on annoncer l’Evangile à des gens en qui l’histoire a forgé un profond sentiment d’impuissance et de déréliction ? », demande-t-il encore, précisant qu’il est difficile d’annoncer Jésus-Christ à des gens traumatisés qui n’ont plus confiance en personne. Et « le nomadisme religieux, forme pratique du relativisme, est là pour nous en convaincre », ajoute-t-il.
Pour faire face à tout cela, l’évêque de Moundou rappelle les quatre paraboles du semeur, de l’ivraie et du bon grain, du grain de Sénevé, et du levain enfoui dans la farine, présentes dans l’évangile Matthieu, qui révèlent « les attitudes évangélisatrices de Jésus ».
Celles-ci sont fondées sur « la non-discrimination, la sérénité et la confiance », rappelle-t-il. Ainsi l’Evangile doit être annoncé à toutes les nations « sans préjuger de la possibilité de son accueil ou de son refus » ; il faut que « le nouvel évangélisateur accepte sereinement le pluralisme comme un champ de proclamation du Christ. »
Il faut aussi, a-t-il conclu, qu’il « ait confiance », se rappelant que la foi obéit à la loi de l’« incognito », et qu’il « croie que l’Evangile qui est annoncé produira son effet. »
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