Les explications de l’abbé Marc Makani, coordinateur national des JMJ du Cameroun.
Pour la première fois, une dizaine de jeunes Ethiopiens vont se rendre à Madrid. Ils accompagneront les frères de la communauté de Saint Jean présents à Addis Abeba.
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A une semaine de l’ouverture des Journées mondiales de la jeunesse, l’attente devient fébrile et les préparatifs s’accélèrent. Les 68 diocèses espagnols sont mobilisés pour accueillir les jeunes ; 270 évêques du monde entier préparent les catéchèses qui seront données en une trentaine de langues. Les organisateurs mettent la dernière touche aux décors des principaux événements, 2.000 volontaires, dont de nombreux polonais, travaillent déjà à plein rythme.
Le cardinal Rylko, président du Conseil pontifical pour les Laïcs annonce une fête de la jeunesse de l’Église, le témoignage d’une foi jeune, enthousiaste, dynamique et missionnaire, une Pentecôte, en quelque sorte. Or le monde d’aujourd’hui, et l’Europe en particulier, ont besoin d’un tel témoignage. Pour le cardinal Rylko, le monde postmoderne traverse une crise complexe et profonde ; le relativisme génère un vide de sens et de valeurs dangereux. Les êtres humains, les jeunes surtout, connaissent un sentiment de déracinement. En 25 ans, les JMJ ont prouvé qu’elles pouvaient être un instrument efficace d’évangélisation des jeunes. Mais le président du Conseil pour les Laïcs espère que ces JMJ favoriseront également le dialogue avec les non croyants, avec ceux qui hésitent ou qui doutent.
La préparation de ce grand événement a permis à l’Eglise espagnole de redécouvrir ses grandes ressources spirituelles, notamment les ressources cachées de ses jeunes.
Mais ces JMJ auront aussi comme toile de fond la crise sociale qui secoue l’Europe. Si tout est prêt à Madrid pour accueillir les jeunes et le Pape, un mot d’ordre de grève risque de perturber les transports en commun. La colère des nouvelles générations qui se sentent exclues et qui cherchent leur place dans la société européenne, pourrait également se manifester.
Le mouvement très populaire des « indignés » espagnols, né au mois de mai pour dénoncer la crise, la corruption et l'incapacité des dirigeants politiques à en sortir, entend profiter de l’événement pour faire encore entendre sa voix auprès des pouvoir politiques et économiques, dans un pays soumis à une rigueur toujours plus sévère. Les JMJ représentent une tribune de choix et les indignés annoncent des manifestations pendant la visite de Benoît XVI qui attirera des milliers de journalistes, du 18 au 21 août à Madrid. Ils pensent organiser un chemin de croix de revendications et installer des espaces d’information sur le parcours des pèlerins.