C’est en effet demain mardi, après une nouvelle et dernière congrégation générale (la 9e) et une messe « pour l'élection du souverain pontife » (« pro eligendo Pontifice Romano »), que les 115 cardinaux électeurs entreront en procession dans la chapelle Sixtine pour élire le successeur de Benoît XVI (cf. Zenit du 8 mars 2013).
Et si les cardinaux ont pu fixer cette date, c’est qu’ils sont arrivés à « un premier stade de maturité », et que « les réflexions communes qu’ils ont eues, les informations qu’ils ont échangées entre eux et les discussions qu’ils ont pu avoir » ont forgé en eux « un jugement personnel et responsable sur les personnes les plus indiquées pour remplir cette grande mission », souligne le P. Lombardi dans sa chronique de fin de semaine, diffusée sur les ondes de Radio Vatican.
Mais à partir de mardi, ce discernement « demandera encore plus d’efforts », ajoute-t-il car « avec les scrutins, c’est toute la “mesure” du consensus pouvant être atteint autour de telle ou telle personne qui sera concrètement affrontée. Et cela jusqu’à la décision finale ».
« Impressionnant ! » s’exclame alors le P. Lombardi, « si l’on pense à la responsabilité surhumaine qui viendra peser sur les épaules d’un homme ! ».
Le directeur de Radio Vatican profite de son éditorial pour rappeler qu’il ne s’agit pas seulement pour un pape de « bien gouverner une institution complexe », mais d’indiquer à la communauté des croyants, « la plus nombreuse et répandue sur les divers continents », le chemin « religieux, spirituel et moral » qu’elle doit suivre.
Une communauté de croyants, tient-il à préciser, que « beaucoup de nos contemporains, qui cherchent à donner un sens à leur existence, observent avec attention, dans une attente positive mais dont l’attitude s’avère parfois négative ».
« L’Évangile doit être annoncé à travers les temps, pour le salut de tous, jusqu’aux limites extrêmes de la terre », poursuit le P. Lombardi.
Le conclave, relève-t-il, est donc un événement dont on ne peut « comprendre vraiment la signification », et qui ne peut « être vécu sereinement que dans une optique de foi », comme en ont témoigné les deux précédents papes :
« Toutes choses sont nues et ouvertes sous les yeux de Dieu », « transparence des événements, transparence des consciences ». « Toi qui scrutes tout – montre ! » « Tu lui montreras », avait dit Jean-Paul II en contemplant le Jugement dernier de Michel-Ange, comme il le rapporte dans son poème Triptyque romain.
« L’héritage des clefs laissées à Pierre… Mettre les clefs entre de bonnes mains : telle est l’immense responsabilité de ces journées », commentait de son côté le futur pape Ratzinger.
Et c’est sur une pensée pour Benoît XVI que le P. Lombardi conclut son éditorial, soulignant qu’« en ce moment, celui qui par son extraordinaire renonciation a conduit les cardinaux à franchir encore une fois le seuil de la Sixtine pour discerner devant l’histoire à quelles mains confier les clefs, est avec nous tous, en prière : “Esprit de Dieu, toi qui scrutes tout – montre !” ».
zenit