« Dans la culture contemporaine, l’évangélisation se trouve, dans bien des cas, à un carrefour qu’elle ne saurait éviter », a-t-il constaté, énumérant les principaux domaines, où il s’agit de s’adapter sans perdre la spécificité du message chrétien.
Le premier carrefour est celui du « langage » : il faut savoir « adopter les nouveaux canons de la communication télématique et numérique, avec leurs dimensions incisive et essentielle, et leur recours au récit télévisuel par images », sans pour autant « abandonner la complexité du discours religieux », a déclaré le cardinal.
Dans le domaine de « l’art », il faut pourvoir s’approprier « la nouvelle grammaire et stylistique des expressions artistiques contemporaines », sans toutefois « perdre le lien avec la sacralité du culte chrétien ». Ce cadre d’évangélisation a été « déterminant pendant des siècles », a rappelé le cardinal à ce sujet.
Parmi les carrefours à évangéliser, le cardinal a exprimé une attention spéciale aux « cultures des jeunes » avec « leurs expériences socialisantes, souvent dangereuses mais dotées d’une fécondité propre ». Il a cité entre autres « la pratique du sport ou le recours constant à la musique ».
Il s’est arrêté plus longuement sur le monde « des sciences et des techniques », aujourd’hui « transversal à toute ethnie et culture » : « la foi ne doit pas craindre d’y pénétrer », a-t-il insisté, s’appuyant sur le « regard du Christ qui contemplait les végétaux et les animaux, en recourant même aux prévisions météorologiques (Mt 16, 2-3; Lc 11, 54-55) pour annoncer le Royaume ».
Le cardinal a notamment plaidé pour « la reconnaissance réciproque de la dignité des statuts épistémologiques » de la science et de la foi qui ont un « objet commun et unique, l’être et l’existence » même si « les niveaux et les approches spécifiques ne se confondent pas ».
La science « se consacre à la “scène”, c’est-à-dire au phénomène, alors que la théologie et la philosophie portent sur le “fondement” », a-t-il expliqué, évoquant une « distinction » mais point de « séparation ni d’exclusion réciproque », d’où parfois des « empiétements ou des tensions », surtout dans le domaine bioéthique, a-t-il fait remarquer, appelant à un « dialogue sans arrogance ».
Le cardinal a invité par ailleurs à prendre en compte également la « sécularisation », où la structure du “Parvis des Gentils” œuvre avec succès (cf. les dernières initiatives, Zenit du 19 septembre et Zenit du 26 septembre 2012).
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