Les catholiques du Tibet prient pour la paix dans la région, comme le rapporte « Eglises d'Asie », l'agence des Missions étrangères de Paris (EDA).
Perché à 3 000 mètres d'altitude, le village de Yanjing, à l'extrémité sud-est de la Région autonome du Tibet, domine le Mékong et présente la particularité d'abriter une forte communauté catholique : évangélisé au milieu du XIXème siècle par des prêtres des Missions Etrangères de Paris puis par des chanoines du Grand Saint Bernard (Suisse), le village a conservé la foi catholique en dépit des vicissitudes de l'histoire. Il compte aujourd'hui près de deux tiers de catholiques, soit 550 fidèles (1).
Le P. Lu Rendi, actif dans de ce qui est l'unique paroisse catholique de la Région autonome du Tibet, a confié le 19 mars dernier que les catholiques de Yanjing (Yerkalo en tibétain) priaient pour la paix dans la région.
Le prêtre a ajouté que la vie se poursuivait normalement à Yanjing et que les émeutes antichinoises qui se sont produites à Lhassa à partir du 10 mars n'ont pas eu de répercussion directe dans le village. Yanjing se situe à trois jours de route de Lhassa. De la province toute proche du Yunnan, des informations font toutefois état de la fermeture par les autorités chinoises de la route qui relie le Yunnan à Yanjing. Des membres du Bureau des Affaires religieuses de la province se sont rendus jusqu'à Yanjing afin de s'assurer que tout y était calme (2).
Ailleurs, dans le Tibet historique, vaste région où la présence de bouddhistes tibétains est notable (provinces du Gansu, du Qinghai et du Sichuan), les catholiques ont pris connaissance des émeutes de ces derniers jours par les médias chinois. A Xining, capitale du Qinghai, le P. Qin Guoliang indique que la ville est calme et que les catholiques entretiennent des relations cordiales avec les bouddhistes tibétains (3).
A Hongkong, Kwun Ping-hung, observateur de longue date de l'Eglise catholique en Chine, souligne le fait que la religion informe tous les aspects de la vie des Tibétains. Bien que les difficultés qui sont celles de l'Eglise catholique en Chine ne sont pas les mêmes que celles vécues par les Tibétains, il précise que les catholiques comme les bouddhistes tibétains se trouvent en conflit avec les autorités chinoises qui veulent avoir le dernier mot dans les affaires religieuses (4).
(1) A propos de la paroisse de Yerkalo, voir EDA 166, 248, 269, 347, 433.
(2) En octobre 2006, l'agence Chine Nouvelle avait produit un reportage sur la paroisse catholique de Yanjing, la présentant comme un exemple d'harmonie entre les ethnies et les religions (voir EDA 449).
(3) A Xining les Tibétains constituent 21 % de la population et les Han 54 %.
(4) S'agissant des catholiques, on peut noter qu'Anthony Liu Bainian, vice-président de l'Association patriotique des catholiques chinois, a été reconduit dans ses fonctions au comité exécutif de la Conférence consultative politique du peuple chinois, de même que Mgr Ma Yinglin, évêque illégitime – car ordonné sans mandat pontifical – du diocèse de Kunming (Yunnan).
ROME, Jeudi 20 mars 2008 (ZENIT.org)