En fin de matinée, S. B. Antonios Naguib, patriarche d'Alexandrie des Coptes d'Egypte, rapporteur général du synode, et Mgr Béchara Raï, O.M.M., évêque de Jbeil, Byblos des maronites, au Liban, ont rencontré la presse au Vatican.
Le patriarche donne des chiffres : « Les catholiques en Egypte. Ils sont 250.000 environ, sur une population de 90 millions d'habitants, dont entre 8 et 10 millions de chrétiens, en majorité orthodoxes. Ils sont donc une petite minorité dans la grande minorité orthodoxe. On parle de persécutions. Les responsables de l'Eglise du Moyen-Orient refusent cette appellation. Cela voudrait dire que la réglementation officielle émet des décrets ou d'autres décisions contre les chrétiens du pays ».
Mais ce qui est vrai, ajoute-t-il c'est premièrement qu'ils sont « une minorité », et que « leur religion est différente de la religion officielle (art. 2 de la constitution), qu'ils sont donc en situation difficile (cf. Instrument de travail), du fait de leur minorité même (pas 1 sur 10) et qu'ils sont très peu nombreux ».
Il souligne par exemple que « pour les élections au parlement ou au Sénat, ils sont de ce fait très peu représentés, il y a aussi peu de choix de citoyens chrétiens, mais la majorité sont des orthodoxes ».
Troisième point, les catholiques d'Egypte « éprouvent les difficultés ordinaires de tous les Egyptiens » : « L'économie est en difficulté, le développement est englouti dans la croissance démographique : 1 million par an il y a quelques années, maintenant 1, 75 million. Il y a 5 ans, le président Moubarak a mis en garde sur les risques pour le pain, le logement, le travail, la terre habitable disponible ».
Malgré cela, une « intellgentsia » chrétienne émerge : « Il y a des Egyptiens chrétiens – ou musulmans – très connus au niveau mondial, très importants, ayant des possibilités ».
Mais « du point de vue économique, comme tous les Egyptiens, les chrétiens sont dans toutes les couches de la société, des plus riches aux plus pauvres ».
Ses « attentes » pour ce synode sont qu'il « réalise ses objectifs », à savoir « affermir les chrétiens dans leur présence surtout par l'écoute de la Parole de Dieu et la vie et la pratique des sacrements » ; ensuite, « faire de cette base le point de départ de notre vie en Eglise comme communion, entre catholiques, avec les autres chrétiens par le dialogue œcuménique et avec les autres religions par le dialogue interreligieux et avec un engagement pour le bien de toute la société » ; et enfin, « le témoignage de la foi a un rayonnement social et œuvre pour la coopération en vue du développement, ainsi qu'au service de la charité ».
Il conclut en citant l'homélie de Benoît XVI, dimanche, à Saint-Pierre : « Comme l'a dit le Saint-Père dans son homélie, 'sans la communion, il n'y aura pas de témoignage' et sans amour, il n'y aura pas de témoignage d'amour pour la société ».
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