Boutros Labaki – Diverses communautés chrétiennes habitent le territoire libanais actuel, sans discontinuité depuis le début de l’ère chrétienne. Les Évangiles regorgent de références à Saida (Sidon), Tyr (Sour),
à l’Hermon et aux sources du Jourdain. Cette population chrétienne a vu se succéder au Liban les Romains, les Byzantins, les Omeyyades, les Abbassides, les Croisés, les Fatimides, les Mamelouks, les Ottomans, les Français, avant qu’avec les communautés musulmanes du Grand Liban, elle n’accède à l’indépendance en 1943. Le Liban accueille aujourd’hui une douzaine d’Églises-communautés reconnues par la loi et ayant aussi des fonctions juridiques, sociales, éducatives, sanitaires et autres. De même, ces communautés participent au pouvoir politique et administratif en vertu d’un système de quotas qu’elles partagent avec les diverses communautés musulmanes libanaises. Au plan sociologique, elles demeurent caractérisées par une forte endogamie intracommunautaire, quoique légèrement déclinante, qui fait de la communauté confessionnelle un réseau de parenté. Cet article tente de décrire et d’analyser les structures et l’évolution des chrétiens du Liban depuis son indépendance en 1943.