Dans une lettre adressée aux principaux chefs d'Etat d'Europe et d'Amérique et publiée par le site du patriarcat d'Antioche des Grecs-Melkites catholiques, le patriarche tire la sonnette d'alarme.
Depuis Damas, siège du patriarcat d'Antioche des Grecs-Melkites catholiques et l'une « des villes les plus importantes pour la présence chrétienne dans le monde arabe », S. B. Gregorios III, patriarche d'Antioche et de tout l'Orient d'Alexandrie et de Jérusalem, invoque la paix, condition de la survie des chrétiens dans le monde arabe.
« Si vous voulez voir encore des chrétiens en Terre Sainte, au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Irak, en Egypte et dans les pays du Golfe … faites la paix ! ».
Dans un appel aux chefs d'Etat des pays d'Europe et d'Amérique, il demande de ne pas encourager les révolutions. « Nos pays arabes ne sont pas préparés pour les révolutions, ni même pour la démocratie selon le type et le modèle européens. Et cela à cause de leur structure sociale, religieuse et démographique, et de leur pluralisme très diversifié et ramifié ».
« Demandez aux Chefs d'Etat des pays arabes – insiste-t-il – exigez d'eux qu'ils œuvrent pour le vrai développement ! Exigez d'eux un plan clair et courageux ! Mais n'encouragez pas les révolutions ! ».
Il rappelle combien les chrétiens sont fragilisés par ces révolutions. « Le chrétien, en particulier, est très fragilisé devant les crises et devant les révolutions sanglantes », affirme également S.B. Gregorios III. « Les chrétiens seront les premières victimes de ces révolutions, en Syrie surtout, mais aussi dans les autres pays arabes ». « Une nouvelle vague d'émigration suivra aussitôt ».
« D'où cet appel urgent, clair, franc et pressant » : « Nous, chrétiens, nous voulons être des agents de paix… Cet appel est fondé sur notre grand souci de l'unité nationale, dans chaque pays, sur notre foi et notre conviction que l'avenir est fondé sur le dialogue, la solidarité, le développement des mentalités, la formation civique, et non pas sur les révolutions, le sang, la violence, le chaos, le désordre souvent armé et fondamentaliste ».
« L'expérience de l'Irak a coûté très cher aux Irakiens et en particulier au petit troupeau des chrétiens de ce pays et à son unité », conclut-il en demandant « la solution du conflit israélo-palestinien et la reconnaissance de l'Etat palestinien », « la paix durable, globale et juste », « la stabilité et la sécurité » et « le développement social ».
« Nous voulons rester chez nous, dans ces pays arabes, qui sont le berceau du christianisme. Comme nous l'a enseigné notre Maître, Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, nous voulons être lumière, sel et levain dans la pâte de notre monde, avec ce monde et pour ce monde ».
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