Les religieux viennent en effet d’organiser en Italie, à Pesaro, du 7 au 17 février, leur assemblée européenne d’animation missionnaire et d’évangélisation.
Une cinquantaine de missionnaires qui ont été pendant des années au service des populations et des Eglises d’Afrique et d’Amérique latine se sont interrogés sur leur place au sein de la société et des Eglises d’Europe.
Leur objectif était de définir un projet missionnaire pour une présence combonienne plus décidée sur le « vieux » continent.
Selon L’Osservatore Romano en italien des 20-21 février, les comboniens ont convenu que leur idéal missionnaire traditionnel, que résume leur devise «Sauver l’Afrique avec l’Afrique», doit aujourd’hui « se mesurer avec la nouvelle réalité de la sécularisation qui concerne des régions et des territoires d’antique foi chrétienne ».
Les changements qui ont eu lieu ces dernières décennies dans la société et dans l’Eglise, interpellent particulièrement ces religieux qui, à la lumière de leur charisme centré sur l’animation missionnaire, y voient un « vrai défi » à relever : trouver une nouvelle manière d’annoncer l’Evangile et de promouvoir les valeurs du Royaume de Dieu.
« Si, sur d’autres continents, nous nous trouvons face à une pauvreté scandaleuse, liée à des phénomènes comme la faim, différents types d’injustices sociales et économiques, des maladies qui font de nombreuses victimes, des manques d’opportunités éducatives pour les jeunes générations et ainsi de suite, en Europe il existe, expliquent-ils, d’autres pauvretés, peut-être plus graves: la pauvreté des valeurs, la pauvreté du sens de la vie, l’incapacité de partager, la recherche du pouvoir et du plaisir, et l’insatiable possession des bien matériels».
Dans cette perspective, le père Alberto Pelucchi, vicaire général de l’Institut, a souligné «l’importance du témoignage de vie dans les communautés comboniennes et dans les missions particulières, dont la qualité dépend tout d’abord de la vie fraternelle, d’un profond renouveau spirituel, et d’une ouverture aux personnes».
A ses confrères qui travaillent en Europe, le vicaire général a demandé de ne plus «se limiter à l’animation missionnaire traditionnelle», mais de trouver « de nouveaux projets de présence missionnaire», en répondant concrètement, en étroite collaboration avec les Eglises locales, aux différents besoins de l’évangélisation.
A la rencontre de Pesaro, rapporte la même source, l’archevêque de Pesaro, Mgr Piero Coccia, a tenu à souligner « l’importance de la collaboration entre missionnaires et Eglise locale », rappelant que la nouvelle évangélisation est «un défi pour tous».
« Nous avons tous un peu peur, a-t-il reconnu, car nous connaissons ce que nous quittons, mais pas ce qui nous attend ».
Il s’agit fondamentalement, selon lui, de proposer à nouveau l’expérience de la foi, de manière à ce que les personnes et les communautés chrétiennes la traduisent en culture et en expérience quotidienne vécue, en somme de : « tisser ensemble l’Evangile et la vie de manière créative et nouvelle».
Isabelle Cousturié
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